Samedi, à la tribune de l’ONU, Choguel Maïga a accusé la France d'un « abandon en plein vol ». Tandis que dimanche sur RFI, le Premier ministre malien a ajouté avoir appris par la presse la fin de l’opération Barkhane. Des propos qui ont provoqué des réactions courroucées, lundi 27 septembre, du Quai d'Orsay et de la ministre des Armées, Florence Parly.
Le Quai d’Orsay est d’abord monté au créneau, lundi
après-midi 27 septembre, pour rejeter les accusations formulées par le Premier
ministre malien qui a accusé la France d'abandonner le Mali et d'avoir engagé
le retrait de la force Barkhane sans consultation. « La transformation de notre
dispositif militaire au Sahel ne constitue ni un départ du Mali, ni une
décision unilatérale, et il est faux d’affirmer le contraire », a déclaré la
porte-parole du ministre français des Affaires étrangères.
Avant que Florence Parly ne surenchérisse. « Quand on a 5
000 soldats et qu'on se désengage de trois emprises, et qu'on a l'intention
d'en laisser encore plusieurs milliers, ce n'est pas l'attitude normale d'un
pays qui a l'intention de s'en aller », a argumenté la ministre française des
Armées.
« Beaucoup de
mauvaise foi, beaucoup d'indécence »
Une ministre visiblement excédée par les accusations
d’abandon du Mali formulées à la tribune de l’ONU par Choguel Maïga. « C'est
beaucoup d'hypocrisie, c'est beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d'indécence, a
ajouté Florence Parly, surtout parce que ces propos ont été tenus le samedi 25
septembre. Or, le vendredi 24 septembre, un 52e militaire français a donné sa
vie pour combattre le terrorisme au Sahel. »
Paris se défend donc de tout abandon et assure que
l’évolution de son dispositif militaire s’est fait en concertation avec ses
partenaires sahéliens depuis le sommet de Pau en janvier 2020. La France
martèle, depuis plusieurs jours, que l’arrivée du groupe russe Wagner dans le
pays serait incompatible avec sa présence militaire et celle d’autres pays.
Avec RFI