La Guinée change de dirigeant, de régime aussi. Le colonel Mamadi
Doumbouya, président du CNRD, la junte qui a renversé le régime d’Alpha Condé
le 5 septembre dernier, a prêté serment ce vendredi, 1er octobre au palais
Mohammed V. La cérémonie, présidée par le premier président de la Cour suprême
Mamadou Sylla (SYMA) a enregistré la présence de plusieurs personnalités
politiques guinéennes et d’une délégation malienne conduite par le président du
CNT. Dans un discours fort, le président de la transition a promis de redonner
à la Guinée toute sa grandeur. Intégralité…
« Monsieur le Président de la
Cour suprême,
Monsieur le Président de la Cour
des comptes,
Monsieur le Président de la Haute
Autorité de la Communication,
Mesdames et Messieurs les membres
du CNRD,
Mesdames, Messieurs les membres
du corps diplomatique et consulaire accrédités en République de Guinée.
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,
C’est pour moi, un inestimable
honneur de prendre la parole à cette occasion solennelle de prestation de
serment, pour m’adresser à cette auguste assemblée et au peuple de Guinée tout
entier, pour vous signifier toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude
pour votre présence remarquée à cette cérémonie.
Je mesure à sa juste valeur
l’ampleur et l’immensité des charges qui me sont confiées en ma qualité de
Président de la Transition, Chef de l’Etat.
Une lecture attentive de
l’évolution politique de notre pays permet d’aboutir à une conclusion, celle
relative à la nécessité d’apporter un changement.
En effet, comme vous le savez, la
Guinée a connu, depuis le 5 septembre 2021, un changement politique suite à la
prise de pouvoir par l’armée. Ceci est consécutif à une longue crise
socio-politique et économique à laquelle le pays était confronté.
Lors de ma première adresse à la
Nation, j’ai largement expliqué à l’opinion publique nationale et
internationale les motifs à l’origine du changement intervenu et décliné en
même temps les axes prioritaires que le Comité Nationale du Rassemblement pour le
Développement s’est fixé dans sa mission de rassemblement du pays.
Aujourd’hui, je souhaiterais
vivement insister sur le fait que c’est dans le souci de conjurer une crise
politique majeure qui a fortement ébranlé la cohésion nationale et déchiré le
tissu social, que les forces de défense et de sécurité ont pris les rênes du
pays. Ainsi, sous la direction du Comité Nationale du Rassemblement pour le
Développement, le pays s’est doté d’une Charte de la Transition, qui prévoit,
notamment, un Gouvernement de Transition et un Conseil National de Transition,
qui auront la charge de dérouler les différentes missions de la Transition.
Ces missions, se résument
essentiellement à :
La rédaction d’une Nouvelle
Constitution,
La refondation de l’Etat,
La lutte contre la corruption,
La réforme du système électoral
et la refonte du fichier,
L’organisation des élections
libres, crédibles et transparentes,
Et la réconciliation nationale.
Je réalise parfaitement l’ampleur
des tâches qui nous attendent, mais demeure en même temps convaincu qu’avec le
soutien de tous, les défis qui nous interpellent seront relevés. Pour y
parvenir, j’en appelle, à l’esprit de solidarité et de patriotisme des uns et
des autres. Car, c’est lorsque nous sommes unis que nous devenons forts. Mais
divisés, nos efforts risquent de se noyer dans de nouvelles contradictions qui
pourraient nous conduire à l’échec.
J’engagerais tout
particulièrement à cet égard l’ensemble des organes de la Transition qui seront
mis en place à veiller, chacun en ce qui le concerne, à la réalisation
effective des missions qui sont les leurs.
Il est essentiel de rappeler ici
le rôle important que devra jouer notre institution judiciaire en tant
qu’élément d’équilibre et de paix sociale pour notre pays. L’indépendance et l’impartialité
de la Justice constituent, à mes yeux, j’y insiste, un impératif afin
d’instaurer la crédibilité de notre Etat et de recréer la confiance des
citoyens dans l’institution judiciaire de notre pays. Ceci dénote l’immensité
de la tâche qui attend notre corps judiciaire, qui en réalité a besoin d’une
véritable renaissance.
Je réaffirme ici, l’engagement du
CNRD au nom du peuple de Guinée, à respecter tous les engagements nationaux et
internationaux auxquels le pays a souscrit.
De même, je voudrais souligner
mon attachement particulier au raffermissement des liens d’amitiés et de
fraternité avec nos voisins mais aussi avec tous les pays partenaires et amis
de la Guinée.
En tant que membre fondateur de
l’Union Africaine et attaché aux valeurs panafricaines, notre pays continuera à
tenir son rang dans l’intégration et le rayonnement du continent.
Je voudrais ici réitérer notre
engagement que ni moi, ni aucun membre du CN-RD et des organes de la Transition
ne sera candidat aux élections à venir, et que nous n’avons nulle intention de
nous accrocher au pouvoir.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
Avant de clore mon propos, je
lance un appel fraternel et patriotique au peuple de Guinée dans son ensemble,
à saisir cette opportunité pour refonder une Nation forte pendant cette période
de Transition. Nous devrons œuvrer ensemble pour poser les bases d’une société
réconciliée et engagée pour son développement socio-économique, durable au
profit de tous.
Puisse Dieu Tout Puissant nous
accompagner.
Vive la République,
Vive la Guinée,
Vive le CNRD