Le président américain Joe Biden a demandé ce jeudi 28 avril au Congrès une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars destinée principalement à livrer davantage d'aide militaire à Kiev.
Les États-Unis ne peuvent se permettre de rester passifs
face au conflit en Ukraine, a affirmé Joe Biden au Congrès américain pour
justifier cette rallonge de 33 milliards de dollars. Sur ce total, 20 milliards
doivent aller à la fourniture d'armements, soit près de sept fois plus que les
quantités d'armes et munitions déjà fournies à l'Ukraine depuis le
déclenchement de l'invasion russe le 24 février.
Kiev a déjà reçu 10 armes anti-char pour chaque blindé
russe, a ainsi vanté le président américain lors de son allocution prononcée à
la Maison Blanche. Après s'être cantonné à des armes vues comme défensives,
Washington envoie désormais artillerie, hélicoptères et drones à l'armée
ukrainienne, dont des soldats sont formés au maniement de ces armes aux
États-Unis ou dans des pays tiers avant de retourner au front.
« Irresponsables »
Les États-Unis « n'attaquent pas » la Russie, a néanmoins
assuré Joe Biden ; ils « aident l'Ukraine à se défendre » face aux « atrocités
et à l'agression » russe. Le Kremlin avait plus tôt mis en garde contre des
livraisons d'armes à l'Ukraine qui « menacent la sécurité » européenne.
Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs fustigé
jeudi les menaces « irresponsables » de Vladimir Poutine d'un éventuel recours
à l'arme nucléaire, y voyant « le sentiment de désespoir ressenti par la Russie
confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux ».
Guerre en Ukraine
L'administration américaine veut également accroître la
pression sur le président russe et son entourage en proposant de liquider les
avoirs « kleptocratiques » saisis auprès d'oligarques russes et d'en transférer
le produit à Kiev « pour compenser le préjudice causé par l'agression russe »,
a précisé la Maison Blanche dans un communiqué.
Ces avoirs saisis s'élèvent à ce jour, pour les seuls pays
de l'Union européenne (UE), a plus de 30 milliards de dollars d'avoirs russes,
dont près de 7 milliards en biens de luxe appartenant aux oligarques. Les
États-Unis ont quant à eux « sanctionné et bloqué des navires et avions pour
une valeur de plus d'un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de
dollars d'avoirs d'élites russes sur des comptes américains ».
Et, ce mois-ci, l'Espagne a accédé à une requête américaine
visant à saisir un superyacht d'une valeur de 90 millions de dollars,
appartenant au milliardaire russe Viktor Vekselberg, un proche allié du
président Vladimir Poutine.
Ces mesures punitives ne devraient pas faiblir. La Maison
Blanche a promis ce jeudi de continuer à « sévir » contre les manœuvres «
d'évitement des sanctions » en renforçant les capacités américaines
d'investigations et de poursuites contre les oligarques tentés de s'y
soustraire.
RFI avec AFP