Justice : Foniké et Ibrahim Diallo, à l’épreuve d’un procès kafkaïen (Éditorial)

blog-details
  • redaction.web@fimguinee.com

  • 12 juin 2023 08:42

  • Politique

  • 0

Ce 13 juin, Oumar Sylla dit Foniké Manguè, Ibrahim Diallo et Saïkou Yaya Baya, tous des militants pro-démocratie, poursuivis devant le tribunal de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry pour des faits de « participation délictueuse à un attroupement illégal, coups et blessures et destruction d’édifices publics et privés », seront situés sur leur sort. L’opinion reste en effet suspendue aux lèvres de ce tribunal, qui devra confirmer ou infirmer la peine de deux ans requise par le parquet contre les prévenus, dans ce procès qualifié de kafkaïen par les détracteurs de la justice guinéenne.

C’est en militants pro-démocratie bien avertis, que les sieurs Oumar Sylla alias Foniké Manguè et Ibrahim Diallo, élargis auparavant sans procès, dans le cadre d’une médiation du corps religieux guinéen, ont tout de même exigé leur comparution devant un tribunal. Afin de lever l’épée de Damoclès judiciaire, suspendue au-dessus de leurs têtes.

Il s’agit de chasser définitivement le doute qui entoure leur détention prolongée à la maison centrale de Conakry, pour des faits présumés de « participation délictueuse à un attroupement illégal, coups et blessures et destruction d’édifices publics et privés ». Suite à une plainte attribuée à un citoyen, se disant victime de violence de la part de manifestants du FNDC.

Présents à la barre, Foniké Menguè et Ibrahim Diallo, n’ont à aucun moment de leur prestation, trahi leur sérénité et leur détermination à toute épreuve.

A contrario, c’est avec l’âme du combattant, qu’ils ont déversé leur bile sur la justice guinéenne. Parlant d’une mise en scène digne d’un théâtre judiciaire. Sur la forme, ils n’ont certes pas tort, étant donné que le jeu d’un procès a une analogie avec celui d’une représentation théâtrale.

Sauf que dans ce cas-ci, les militants pro-démocratie décrivent un procès kafkaïen. Où l’accusé est condamné d’avance par une cour téléguidée par un marionnettiste. Cela rappelle les procès de Moscou qui ont décimé l’élite civilo-militaire guinéenne, sous le premier régime.

A la différence que les condamnés sous le CNRD, ne subiront ni le supplice du gibet de potence ni la diète noire du fameux camp Mamadou Boiro. C’est la preuve que la Guinée connait des avancées en matière des droits humains.

Même si tout n’est pas rose. Et c’est pour que notre pays devienne une démocratie de plein exercice que ces leaders du FNDC foncent bille en tête contre le gouvernement de transition. Après avoir été le porte-étendard du combat contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Qui, à force de détermination et d’énormes sacrifices, a fini par tomber de son piédestal. 

Ce combat au nom de la liberté et des valeurs démocratiques, Foniké et Ibrahim entendent le poursuivre même au péril de leurs vies. Le troisième accusé dans ce dossier qui n’est autre que M. Saïkou Yaya Barry, de l’UFR, est absent du pays pour des raisons de santé.

Tous avaient passé plusieurs mois à la prison centrale de Coronthie, à méditer sur leur sort. Ce lieu devenu le purgatoire voire le passage obligé pour tous ceux qui n’emboucheraient pas la même trompette que les princes qui nous gouvernent.

Mamadou Dian Baldé

 

Laisser un commentaire