Justice/Guinée : Un libano-ivoirien défini comme membre du… Hezbollah !

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  • 10 avril 2021 14:25

  • Politique

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 Un citoyen libano-ivoirien a comparu ce vendredi 9 avril à la Cour d’Appel de Conakry. Aly Ahmed Akhadar, c’est son nom,  avait déjà été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par le tribunal militaire permanent. A ce niveau, il a été reconnu coupable d’avoir introduit en Guinée en 2013, plus de 1200 cartons de nitrate d’ammonium, destiné à la fabrication d’explosifs.

A l’audience de ce vendredi,  à la Cour d’appel,  Me Jean Marie Lamine Kamano, avocat de l’Etat a expliqué : « l’accusé a loué un magasin à Conakry où il a stocké les cartons contenant du nitrate d’ammonium. Lors de l’interrogatoire, Aly Ahmed Akhadar a reconnu les faits ». Plus loin, il ajoute que le prévenu aurait soutenu devant les officiers de police judicaire être un membre du Hezbollah,  mouvement financé par les Iraniens,  figurant sur la liste noire des organisations terroristes.

Selon Me Kamano, l’accusé avait certaines cibles à Conakry, notamment l’ambassade des Etats-Unis, l’hôtel Riviera, BSGR et des intérêts juifs en Guinée. Aussi, il décrit l’accusé comme un individu dangereux ayant été formé au maniement des armes et à la fabrication d’explosifs. Pour toutes ces raisons, il solliciter sa condamnation à de la prison ferme et au payement du franc symbolique.

Pour sa part, l’avocat général, Soriba Manet,  s’est  appesanti sur les procès-verbaux d’interrogatoire de l’accusé face aux officiers enquêteurs et les rapports médicaux versés dans le dossier de la procédure qui présentent l’accusé comme mentalement instable. Pour la répression, le représentant du ministère public va demander la condamnation d’Aly Ahmed Akhadar au temps mis en prison et la destruction des 1206 cartons de nitrate d’ammonium.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la défense, Me Santiba Kouyaté, rejeté les procès-verbaux qui incriminent son client. Estimant que  l’accusé n’a pas été extradé, mais kidnappé à Abidjan pour être envoyé à Conakry. Pour  lui,  d’Aly Ahmed Akhadar, mis aux arrêts le 14 novembre 2013 dans la capitale Ivoirienne, n’a été présenté à un juge en Guinée qu’en 2016 : « pendant plus de deux ans, il a été torturé par les services de sécurité qui ont arraché les pavillons de ses deux oreilles. Les sévices subis lui ont fait perdre la tête ».  Selon lui, les cartons  mis en cause contenaient en partie des produits médicaux. Du coup, il demande l’acquittement du libano-ivoirien, visiblement affecté par les longues années de détentions.

Notons que le dossier a été mis en délibéré pour le 16 avril prochain.

Alpha Mamadou Diallo

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