Un citoyen libano-ivoirien a comparu ce vendredi 9 avril à la Cour d’Appel de Conakry. Aly Ahmed Akhadar, c’est son nom, avait déjà été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par le tribunal militaire permanent. A ce niveau, il a été reconnu coupable d’avoir introduit en Guinée en 2013, plus de 1200 cartons de nitrate d’ammonium, destiné à la fabrication d’explosifs.
A l’audience de ce vendredi, à la Cour d’appel, Me Jean Marie Lamine Kamano, avocat de l’Etat
a expliqué : « l’accusé a loué un magasin à Conakry où il a stocké
les cartons contenant du nitrate d’ammonium. Lors de l’interrogatoire, Aly
Ahmed Akhadar a reconnu les faits ». Plus loin, il ajoute que le prévenu
aurait soutenu devant les officiers de police judicaire être un membre du
Hezbollah, mouvement financé par les
Iraniens, figurant sur la liste noire
des organisations terroristes.
Selon Me Kamano, l’accusé avait
certaines cibles à Conakry, notamment l’ambassade des Etats-Unis, l’hôtel
Riviera, BSGR et des intérêts juifs en Guinée. Aussi, il décrit l’accusé comme
un individu dangereux ayant été formé au maniement des armes et à la
fabrication d’explosifs. Pour toutes ces raisons, il solliciter sa condamnation
à de la prison ferme et au payement du franc symbolique.
Pour sa part, l’avocat général, Soriba
Manet, s’est appesanti sur les procès-verbaux
d’interrogatoire de l’accusé face aux officiers enquêteurs et les rapports
médicaux versés dans le dossier de la procédure qui présentent l’accusé comme
mentalement instable. Pour la répression, le représentant du ministère public
va demander la condamnation d’Aly Ahmed Akhadar au temps mis en prison et la
destruction des 1206 cartons de nitrate d’ammonium.
Dans ses plaidoiries, l’avocat de
la défense, Me Santiba Kouyaté, rejeté les procès-verbaux qui incriminent son
client. Estimant que l’accusé n’a pas
été extradé, mais kidnappé à Abidjan pour être envoyé à Conakry. Pour lui, d’Aly
Ahmed Akhadar, mis aux arrêts le 14 novembre 2013 dans la capitale Ivoirienne,
n’a été présenté à un juge en Guinée qu’en 2016 : « pendant plus de
deux ans, il a été torturé par les services de sécurité qui ont arraché les
pavillons de ses deux oreilles. Les sévices subis lui ont fait perdre la tête ».
Selon lui, les cartons mis en cause contenaient en partie des
produits médicaux. Du coup, il demande l’acquittement du libano-ivoirien,
visiblement affecté par les longues années de détentions.
Notons que le dossier a été mis
en délibéré pour le 16 avril prochain.
Alpha Mamadou Diallo