L’actualité Migratoire vue par FIM

blog-details
  • redaction.web@fimguinee.com

  • 30 avril 2023 10:01

  • Politique

  • 0

1- Soudan. Malgré la trêve, les violents combats continuent à Khartoum et au Darfour

Le cessez le feu de trois jours n’a quasiment pas été respecté au Soudan, où les combats meurtriers entre l’armée et des paramilitaires durent depuis treize jours. Les habitants de Khartoum ont subi d'intenses bombardements, jeudi 27 avril 2023, tandis que le Darfour est en proie aux pillages et aux destructions.

La violence a franchi jeudi 27 avril 2023 un nouveau palier au Soudan avec des destructions et des pillages au Darfour et d’intenses bombardements à Khartoum au treizième jour d’un conflit entre l’armée et des paramilitaires ayant déjà fait des centaines de morts.

Quelques heures avant l’expiration jeudi à minuit (22 h GMT) d’un cessez-le-feu de trois jours qui n’a quasiment pas été respecté, l’armée a annoncé jeudi soir « prolonger de 72 heures supplémentaires » le cessez-le-feu, « suite à une initiative de l’Arabie saoudite et des États-Unis ».

2- Quels sont les pays qui évacuent leurs ressortissants du Soudan ?

Plusieurs pays mènent des opérations de rapatriement de leurs ressortissants et de leur personnel diplomatique du Soudan, où la guerre entre armée et paramilitaires fait rage depuis plus d'une semaine. Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont fait selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 420 morts et 3 700 blessés.

- États-Unis

Le président américain Joe Biden a annoncé samedi soir tard que l'armée avait "mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum".

Une centaine de soldats des opérations spéciales américaines ont participé à l'évacuation d'un "peu moins d'une centaine" de personnes, dont plusieurs diplomates étrangers, au moyen d'une opération héliportée, selon le département d'État. Une évacuation des autres ressortissants américains, qui seraient plusieurs centaines, n'est pas prévue "pour le moment".

- Pays de l'UE

Un responsable européen avait expliqué vendredi que l'Union européenne multipliait les contacts pour obtenir un cessez-le-feu et évacuer les quelque 1 500 ressortissants de l'Union européenne se trouvant au Soudan. En plus de l'UE, qui a une délégation à Khartoum, sept pays membres (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Grèce et République tchèque) sont représentés dans la capitale. Selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, plus d'un millier d'Européens ont déjà été évacués.

La France a annoncé lundi la fermeture de son ambassade à Khartoum "jusqu'à nouvel ordre". "Elle ne constitue plus un point de regroupement pour les personnes souhaitant quitter Khartoum", a indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Deux avions français ont atterri dimanche à Djibouti, avec au total 200 évacués, français et étrangers, selon Paris et une source aéroportuaire djiboutienne. Le même jour, l'Italie a évacué tous ses ressortissants qui "avaient demandé à partir" et des "citoyens étrangers", selon la Première ministre Giorgia Meloni. "Environ 200 personnes" étaient concernées, selon Rome.

Une "poignée" de ressortissants néerlandais ont été évacués à bord d'un avion français, tandis qu'un autre groupe de Néerlandais a quitté Khartoum par la route dans un convoi de l'ONU, a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, qui espère l'évacuation d'un autre groupe à bord d'un avion néerlandais plus tard dans la journée. Le ministre a fait état d'une "opération très complexe". L'armée allemande a annoncé avoir évacué 101 personnes par avion militaire, précisant que deux autres avions avaient été dépêchés pour participer aux évacuations.

Un avion militaire espagnol avec "une centaine de passagers" à bord est parti dimanche pour Djibouti, selon Madrid. Une trentaine d'Espagnols et quelque 70 personnes d'autres nationalités ont décollé.  La Grèce a annoncé avoir évacué dimanche un premier groupe de ses ressortissants, dont deux blessés, vers Djibouti, "avec l'assistance de la France". La Suède a envoyé environ 150 soldats pour évacuer ses diplomates et ressortissants, selon son ministère de la Défense, tandis que la Norvège a elle annoncé l'évacuation de ses diplomates à Khartoum.

- Royaume-Uni, Irlande

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui aussi annoncé l'évacuation du personnel diplomatique du Royaume-Uni et de leur famille.

"Les forces armées britanniques ont procédé à une évacuation complexe et rapide dans un contexte d'escalade de la violence et de menaces à l'encontre du personnel de l'ambassade", a tweeté Rishi Sunak. L'Irlande a indiqué de son côté avoir entamé le "processus d'évacuation" de ses ressortissants et les personnes à leur charge.

- Pays arabes

L'Arabie saoudite a évacué samedi 91 Saoudiens ainsi qu'une soixantaine de ressortissants de 12 autres pays. La Jordanie a déclaré samedi avoir commencé l'évacuation d'environ 300 de ses ressortissants. L'Irak a pour sa part annoncé dimanche l'évacuation de 14 Irakiens de Khartoum "vers un site sécurisé de Port-Soudan", assurant que les efforts se poursuivent pour évacuer ceux qui restent. La veille, Bagdad avait annoncé que "l'équipe diplomatique irakienne avait été évacuée" de l'ambassade. Le Liban a déclaré que 60 de ses ressortissants avaient également quitté Khartoum par la route et qu'ils étaient "en sécurité". L'ambassade de Tunisie à Khartoum a annoncé dimanche que l'opération d'évacuation des membres de la communauté tunisienne au Soudan commencera lundi. Pays voisin du Soudan, la Libye a annoncé par la voie de son ambassade à Khartoum l'évacuation de 83 Libyens de la capitale vers Port-Soudan.

- Turquie

Ankara a annoncé qu'elle évacuerait ses "ressortissants se trouvant dans les zones de conflit par la voie terrestre et en passant par un pays tiers". L'évacuation des quelque 600 ressortissants a commencé dimanche depuis deux quartiers de Khartoum et de Wad Madani, à 200 kilomètres au sud. Mais l'évacuation du quartier de Kafouri, dans le nord de Khartoum, a été reportée "jusqu'à nouvel ordre" à cause d'une explosion dimanche près d'un lieu de rassemblement, selon l'ambassade de Turquie à Khartoum.

- Corée du Sud, Japon, Chine, Indonésie, Inde

D'autres pays se préparent à évacuer leurs ressortissants, notamment la Corée du Sud et le Japon, en déployant des forces dans des pays voisins.  En Indonésie, le gouvernement "prend toutes les mesures nécessaires pour évacuer les citoyens indonésiens du Soudan", a déclaré dimanche à l'AFP le ministère des Affaires étrangères. L'Inde a indiqué travailler "en étroite collaboration avec divers partenaires pour assurer le déplacement en toute sécurité des Indiens bloqués au Soudan et qui souhaiteraient être évacués".  L'armée soudanaise a par ailleurs déclaré qu'elle coordonnait les efforts visant à évacuer des diplomates chinois.

- Afrique du Sud, Tchad, Nigeria

Le gouvernement tchadien a annoncé lundi que "des facilitations seront accordées pour qu'un convoi de 438 Tchadiens parte par bus de Khartoum au Port-Soudan". "Des avions" les rapatrieront, a-t-il dit sur Twitter. Le Nigeria prévoit pour sa part l'évacuation cette semaine de près de 3 000 ressortissants du Soudan, en majorité des étudiants, par convoi vers l'Égypte. L'Afrique du Sud a annoncé l'évacuation de plusieurs dizaines de ses ressortissants "dans un pays voisin".3-

3- Soudan : La Guinée-Conakry entame l’évacuation de ses ressortissants

- Deux bus avec à bord 85 Guinéens sont en route pour l’Egypte d’où ils vont embarquer pour Conakry.

Les ressortissants guinéens établis au Soudan ont commencé à être évacués de ce pays d’Afrique de l’Est en proie à un conflit armé depuis le 15 avril, a annoncé mercredi Morissanda Kouyaté, ministre guinéen des Affaires étrangères.

« Deux bus ont quitté ce matin le Soudan avec les 85 Guinéens qui ont demandé à quitter le pays (…). Ils sont en train de se rendre en Egypte », a assuré mercredi Kouyaté lors d’une plénière du conseil national de la transition (CNT-organe législatif de la transition)

Dans des propos relayés par le site ‘’mosaiqueguinee.com’’, Mamadou Saitiou Barry, directeur général des Guinéens établis à l’étranger, a assuré que le convoi se rend à Assouan (Egypte) d’où l’embarquement va se faire pour Conakry.

De violents affrontements ont éclaté au Soudan entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le bilan des affrontements fait état de 512 morts et de 4 193 blessés, selon un dernier bilan rendu public mercredi par le ministère soudanais de la Santé

Saïkou DIALLO, Éditorialiste sur les Questions Migratoires à FIM, dans Pays de Cocagne.

Laisser un commentaire