1- Soudan. Malgré la
trêve, les violents combats continuent à Khartoum et au Darfour
Le cessez le feu de trois jours n’a quasiment pas été
respecté au Soudan, où les combats meurtriers entre l’armée et des
paramilitaires durent depuis treize jours. Les habitants de Khartoum ont subi
d'intenses bombardements, jeudi 27 avril 2023, tandis que le Darfour est en
proie aux pillages et aux destructions.
La violence a franchi jeudi 27 avril 2023 un nouveau palier
au Soudan avec des destructions et des pillages au Darfour et d’intenses
bombardements à Khartoum au treizième jour d’un conflit entre l’armée et des
paramilitaires ayant déjà fait des centaines de morts.
Quelques heures avant l’expiration jeudi à minuit (22 h GMT)
d’un cessez-le-feu de trois jours qui n’a quasiment pas été respecté, l’armée a
annoncé jeudi soir « prolonger de 72 heures supplémentaires » le cessez-le-feu,
« suite à une initiative de l’Arabie saoudite et des États-Unis ».
2- Quels sont les
pays qui évacuent leurs ressortissants du Soudan ?
Plusieurs pays mènent des opérations de rapatriement de
leurs ressortissants et de leur personnel diplomatique du Soudan, où la guerre
entre armée et paramilitaires fait rage depuis plus d'une semaine. Les
violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont fait selon
l'Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 420 morts et 3 700 blessés.
- États-Unis
Le président américain Joe Biden a annoncé samedi soir tard
que l'armée avait "mené une opération pour extraire le personnel du
gouvernement américain de Khartoum".
Une centaine de soldats des opérations spéciales américaines
ont participé à l'évacuation d'un "peu moins d'une centaine" de
personnes, dont plusieurs diplomates étrangers, au moyen d'une opération
héliportée, selon le département d'État. Une évacuation des autres ressortissants
américains, qui seraient plusieurs centaines, n'est pas prévue "pour le
moment".
- Pays de l'UE
Un responsable européen avait expliqué vendredi que l'Union
européenne multipliait les contacts pour obtenir un cessez-le-feu et évacuer
les quelque 1 500 ressortissants de l'Union européenne se trouvant au Soudan.
En plus de l'UE, qui a une délégation à Khartoum, sept pays membres (France,
Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Grèce et République tchèque) sont
représentés dans la capitale. Selon le chef de la diplomatie européenne Josep
Borrell, plus d'un millier d'Européens ont déjà été évacués.
La France a annoncé lundi la fermeture de son ambassade à
Khartoum "jusqu'à nouvel ordre". "Elle ne constitue plus un
point de regroupement pour les personnes souhaitant quitter Khartoum", a
indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Deux avions français ont atterri dimanche à Djibouti, avec
au total 200 évacués, français et étrangers, selon Paris et une source
aéroportuaire djiboutienne. Le même jour, l'Italie a évacué tous ses
ressortissants qui "avaient demandé à partir" et des "citoyens
étrangers", selon la Première ministre Giorgia Meloni. "Environ 200
personnes" étaient concernées, selon Rome.
Une "poignée" de ressortissants néerlandais ont
été évacués à bord d'un avion français, tandis qu'un autre groupe de
Néerlandais a quitté Khartoum par la route dans un convoi de l'ONU, a déclaré
le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, qui espère
l'évacuation d'un autre groupe à bord d'un avion néerlandais plus tard dans la
journée. Le ministre a fait état d'une "opération très complexe".
L'armée allemande a annoncé avoir évacué 101 personnes par avion militaire,
précisant que deux autres avions avaient été dépêchés pour participer aux
évacuations.
Un avion militaire espagnol avec "une centaine de
passagers" à bord est parti dimanche pour Djibouti, selon Madrid. Une
trentaine d'Espagnols et quelque 70 personnes d'autres nationalités ont
décollé. La Grèce a annoncé avoir évacué
dimanche un premier groupe de ses ressortissants, dont deux blessés, vers
Djibouti, "avec l'assistance de la France". La Suède a envoyé environ
150 soldats pour évacuer ses diplomates et ressortissants, selon son ministère
de la Défense, tandis que la Norvège a elle annoncé l'évacuation de ses
diplomates à Khartoum.
- Royaume-Uni,
Irlande
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui aussi
annoncé l'évacuation du personnel diplomatique du Royaume-Uni et de leur
famille.
"Les forces armées britanniques ont procédé à une
évacuation complexe et rapide dans un contexte d'escalade de la violence et de
menaces à l'encontre du personnel de l'ambassade", a tweeté Rishi Sunak.
L'Irlande a indiqué de son côté avoir entamé le "processus
d'évacuation" de ses ressortissants et les personnes à leur charge.
- Pays arabes
L'Arabie saoudite a évacué samedi 91 Saoudiens ainsi qu'une
soixantaine de ressortissants de 12 autres pays. La Jordanie a déclaré samedi
avoir commencé l'évacuation d'environ 300 de ses ressortissants. L'Irak a pour
sa part annoncé dimanche l'évacuation de 14 Irakiens de Khartoum "vers un
site sécurisé de Port-Soudan", assurant que les efforts se poursuivent
pour évacuer ceux qui restent. La veille, Bagdad avait annoncé que
"l'équipe diplomatique irakienne avait été évacuée" de l'ambassade.
Le Liban a déclaré que 60 de ses ressortissants avaient également quitté
Khartoum par la route et qu'ils étaient "en sécurité". L'ambassade de
Tunisie à Khartoum a annoncé dimanche que l'opération d'évacuation des membres
de la communauté tunisienne au Soudan commencera lundi. Pays voisin du Soudan,
la Libye a annoncé par la voie de son ambassade à Khartoum l'évacuation de 83
Libyens de la capitale vers Port-Soudan.
- Turquie
Ankara a annoncé qu'elle évacuerait ses "ressortissants
se trouvant dans les zones de conflit par la voie terrestre et en passant par
un pays tiers". L'évacuation des quelque 600 ressortissants a commencé
dimanche depuis deux quartiers de Khartoum et de Wad Madani, à 200 kilomètres
au sud. Mais l'évacuation du quartier de Kafouri, dans le nord de Khartoum, a
été reportée "jusqu'à nouvel ordre" à cause d'une explosion dimanche
près d'un lieu de rassemblement, selon l'ambassade de Turquie à Khartoum.
- Corée du Sud,
Japon, Chine, Indonésie, Inde
D'autres pays se préparent à évacuer leurs ressortissants,
notamment la Corée du Sud et le Japon, en déployant des forces dans des pays
voisins. En Indonésie, le gouvernement
"prend toutes les mesures nécessaires pour évacuer les citoyens
indonésiens du Soudan", a déclaré dimanche à l'AFP le ministère des
Affaires étrangères. L'Inde a indiqué travailler "en étroite collaboration
avec divers partenaires pour assurer le déplacement en toute sécurité des
Indiens bloqués au Soudan et qui souhaiteraient être évacués". L'armée soudanaise a par ailleurs déclaré
qu'elle coordonnait les efforts visant à évacuer des diplomates chinois.
- Afrique du Sud,
Tchad, Nigeria
Le gouvernement tchadien a annoncé lundi que "des
facilitations seront accordées pour qu'un convoi de 438 Tchadiens parte par bus
de Khartoum au Port-Soudan". "Des avions" les rapatrieront,
a-t-il dit sur Twitter. Le Nigeria prévoit pour sa part l'évacuation cette
semaine de près de 3 000 ressortissants du Soudan, en majorité des étudiants,
par convoi vers l'Égypte. L'Afrique du Sud a annoncé l'évacuation de plusieurs
dizaines de ses ressortissants "dans un pays voisin".3-
3- Soudan : La
Guinée-Conakry entame l’évacuation de ses ressortissants
- Deux bus avec à bord 85 Guinéens sont en route pour
l’Egypte d’où ils vont embarquer pour Conakry.
Les ressortissants guinéens établis au Soudan ont commencé à
être évacués de ce pays d’Afrique de l’Est en proie à un conflit armé depuis le
15 avril, a annoncé mercredi Morissanda Kouyaté, ministre guinéen des Affaires
étrangères.
« Deux bus ont quitté ce matin le Soudan avec les 85
Guinéens qui ont demandé à quitter le pays (…). Ils sont en train de se rendre
en Egypte », a assuré mercredi Kouyaté lors d’une plénière du conseil national
de la transition (CNT-organe législatif de la transition)
Dans des propos relayés par le site ‘’mosaiqueguinee.com’’,
Mamadou Saitiou Barry, directeur général des Guinéens établis à l’étranger, a
assuré que le convoi se rend à Assouan (Egypte) d’où l’embarquement va se faire
pour Conakry.
De violents affrontements ont éclaté au Soudan entre l’armée
régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le bilan
des affrontements fait état de 512 morts et de 4 193 blessés, selon un dernier
bilan rendu public mercredi par le ministère soudanais de la Santé
Saïkou DIALLO, Éditorialiste
sur les Questions Migratoires à FIM, dans Pays de Cocagne.