Selon l’Agenda des ODD, d’ici 2030, les pays doivent être capables d’assurer une éducation de qualité pour toute la population. Alors que le monde s’efforce d'atteindre cet objectif, en Afrique subsaharienne les indicateurs sont au rouge en raison du manque d’enseignants.
En Afrique subsaharienne, 16,5 millions d'enseignants
supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l'Objectif de développement
durable 4 : assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied
d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la
vie. C’est ce qu’a révélé une étude publiée par l’UNESCO à l'occasion de la
Journée mondiale des enseignants qui se tient chaque 5 octobre.
Le rapport présente l’Afrique subsaharienne comme la région
la plus touchée par le déficit d’enseignants dans le monde juste derrière
l’Asie du Sud. D’ici 2030, date échéance pour atteindre les ODD, la région
devra fournir 5,4 millions d'enseignants supplémentaires au niveau primaire et
11,1 millions d'enseignants au niveau secondaire. Ces chiffres comprennent les
nouveaux postes d'enseignants requis par l'expansion de l'éducation ainsi que
les remplacements nécessaires en raison de l'attrition des enseignants.
Pour relever ce défi, Audrey Azoulay, directrice générale de
l'UNESCO, a appelé les gouvernements du monde entier à renforcer leur soutien
aux enseignants, avertissant que la profession peine à retenir sa main-d'œuvre
et à attirer de nouveaux talents. « Le manque de formation, les conditions de
travail peu attrayantes et le financement inadéquat sont autant de facteurs qui
sapent la profession d'enseignant et aggravent la crise mondiale de
l'apprentissage », a-t-elle déclaré.
Dans le même sens que sa directrice, l’organisation
onusienne dresse un tableau sombre. Elle relève que dans les pays d'Afrique
subsaharienne, chaque enseignant du primaire a en moyenne 52 élèves par classe
au niveau primaire, alors que la moyenne mondiale est de 26. Au niveau de la
formation des enseignants, la région est également en deçà des moyennes
mondiales. Environ 26% des enseignants du primaire et 39% des enseignants du
secondaire ne possèdent pas les qualifications minimales requises, contre
respectivement 14% et 16% au niveau mondial.
Notons que le déficit d'enseignants cette année est en
hausse par rapport à l'année dernière où il était estimé à 15 millions. Cette
hausse s'explique d'une part par la reprise des cours en présentiel après la
pandémie de Covid-19 et d'autre part par la forte croissance démographique sur
le continent.
Agence Ecofin