Berlin a pour la première fois reconnu vendredi avoir commis un « génocide » en Namibie contre les populations Herero et Nama pendant l'ère coloniale entre 1884 et 1915. L'Allemagne se démarque des autres anciens pays colonisateurs, réticents à reconnaître leurs fautes, et parfois leurs crimes. Cette annonce est le fruit de longues négociations entre les deux États.
Il aura fallu plus de cinq ans de longues et laborieuses négociations
avant d’arriver à un accord. « Nous qualifierons maintenant officiellement ces
événements pour ce qu’ils sont : un génocide », a déclaré le ministre des
Affaires étrangères Heiko Maas.
L’Allemagne, puissance coloniale à partir de 1884, a réprimé
violemment au début du XXᵉ siècle des révoltes des tribus Herero et Nama,
utilisant des méthodes génocidaires avec massacres de masse et camps de
concentration. Des dizaines de milliers de personnes en furent les victimes.
Un programme de 1,1
milliard d'euros pour soutenir le développement
« Nous allons demander pardon à la Namibie pour les
atrocités commises » a précisé Heiko Maas. Le président Steinmeier pourrait le
faire officiellement devant le Parlement namibien.
La reconnaissance par l’Allemagne du génocide ne conduit pas
à des dédommagements et n’ouvre pas la voie à des indemnisations. Mais 1,1
milliard d’euros seront versés sur 30 ans pour soutenir des projets
d’infrastructures au profit des populations Herero et Nama. L’accord doit
encore être ratifié par les parlements des deux pays, ce qui doit avoir lieu au
Bundestag avant les élections de septembre.
Avec RFI