La Cédéao tient la bride serrée à la junte (l’Editorial de Dian Baldé)

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  • 06 mars 2023 09:03

  • Politique

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’entend pas lâcher la bride au pouvoir de Conakry. Cela, tant que le retour à l’ordre constitutionnel ne sera pas acté. L’institution régionale entend ainsi user de son pouvoir de coercition pour harceler voire forcer la junte dans ses derniers retranchements. C’est ce qui justifierait ces sanctions individuelles imposées aux membres du gouvernement, leur interdisant de voyager en dehors de nos frontières.   

La fameuse liste des personnalités sous les fourches caudines de la Cédéao a été rendue publique la semaine dernière. Il s’agit uniquement des membres du gouvernement en fonction. Soit au total 31 personnes. Du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, au ministre secrétaire général des Affaires religieuses Karamo Diawara, qui ferme le ban.

Cette interdiction de voyager imposée à ces cadres vient se greffer « la suspension de la Guinée de toutes les instances décisionnelles de la Cédéao ainsi que de toutes les réunions des comités techniques et des activités ministérielles sectorielles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la communauté ».

Le but ultime de ce serrage de vis étant sans doute d’asphyxier les autorités de la transition. En leur coupant jambes et bras.

Pour les contraindre à baisser la garde et à aller à Canossa. Car on ne peut faire impunément une algarade au tout puissant général Embaló, président en exercice de la Cédéao. Et en sortir indemne. Les autorités de Conakry viennent de l’apprendre à leur dépens.

Certes les férus du fétichisme institutionnel objecteront que la Cédéao serait en droit de hausser le ton contre la junte, pour le manque d’inclusivité constatée dans le cadre de la tenue du dialogue inter guinéen. Bottant ainsi en touche toute critique subjective portée à l’encontre de l’organisation régionale.

Mais la vérité, c’est qu’entre le pouvoir de Conakry et la Cédéao, ça n’a jamais été le parfait amour, depuis que le chef d’État bissau-guinéen trône à la tête de l’institution.

Le véritable ferment de cette discorde serait l’accointance de Embaló avec l’opposition guinéenne.

A l’allure où va le train, le colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement devraient se résoudre à boire le calice jusqu’à la lie.

Même si certains observateurs s’interrogent sur l’efficacité voire l’applicabilité de ces sanctions individuelles sur nos dirigeants. Pour eux, la Cédéao n’aura fait que porter un coup d’épée dans l’eau.

Comme si ces effets de manche laissaient les autorités guinéennes de marbre. 

Mamadou Dian Baldé 

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