La junte dans une partie de poker menteur (l’Editorial)

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  • 30 mai 2022 08:50

  • Politique

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Face au refus d’une frange des forces vives de rentrer dans le rang, afin de créer une synergie d’actions autour du chronogramme de 36 mois, pour la durée de la transition, le gouvernement guinéen ne désarme pas. Et c’est ce qui justifierait sans nul doute, cette détermination à toute épreuve, de vouloir créer une alchimie avec les populations à la base. Quitte à by passer les corps intermédiaires, dans ce qui ressemble à n’en pas douter, à une partie de poker menteur.

Après avoir communié avec les populations de la région forestière, durant leur séjour qui fut marqué par des visites de terrain et des échanges sur fond de promesses, dignes de candidats à une élection nationale, les membres du gouvernement viennent de poser leurs valises à Kankan, principale agglomération du septentrion guinéen.

Tout comme à N’Zérékoré, le Premier ministre Mohamed Béavogui fait dans le lyrisme le plus absolu, dans ses déclarations à tout-va. Une approche dont userait le chef du gouvernement pour faire avaler la pilule des 36 mois, adoptés comme durée de la transition à des populations. 

Le Premier ministre commence son tour de passe-passe par expliquer aux habitants de la cité de Nabaya que les 36 mois résultent bel et bien d’un consensus. Sans oublier de faire mention du souhait prêté à certains guinéens qui voudraient que le colonel Mamadi Doumbouya, se pérennise à la tête de l’État guinéen.

Une option qui fut cependant réfutée, à en croire Mohamed Béavogui.  Quant au chronogramme des 36 mois retenus finalement par la junte, avec la bénédiction du CNT, le Premier ministre appelle les populations à ne pas voir cela par le petit bout de la lorgnette. Une façon de les convier à ignorer la chansonnette des acteurs politiques, qui réclament une transition aussi courte que possible.

Et c’est dans cette optique que le Premier ministre, en parfait VRP, fait savoir à leurs hôtes que le premier défi qui s’offre à son gouvernement est celui de remettre les institutions guinéennes d’aplomb. Rappelant que sous les différents régimes qui se sont succédé en Guinée, les institutions étaient mises sous le boisseau.

Ce qui ne donnait guère la possibilité de tenir des scrutins justes et transparents.

L’heure serait donc venue de rompre avec de telles pratiques surannées. Pour se tourner dorénavant vers une démocratie de plein exercice. Une opportunité offerte par l’avènement du colonel Mamadi Doumbouya à la magistrature suprême, qu’il invite les Guinéens à saisir.

Des discours que les opposants à la junte ne cessent de brocarder, depuis l’étape de la Guinée forestière. Accusant dans la foulée les autorités de la transition de se livrer à une partie de campagne avant l’heure, voire de poker menteur.

Mamadou Dian Baldé

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