Une cohorte d’organisations de la société civile a interpellé le colonel Doumbouya à éviter de recycler en respect à sa promesse prise le 23 septembre au palais du peuple devant des jeunes. En toile de fond, la reprise d’officiers généraux au sein du conseil supérieur de la défense nationale. Si l’annonce séduit elle reste cependant difficile à mettre en œuvre à l’effet des temporalités, nous dit Kabinet
Le 23 Septembre dans le cadre des
consultations nationales, le colonel Mamadi lança aux jeunes qu’il n’y aura pas
de recyclage. Enchantant discours aux allures mobilisatrices laissant ainsi
depuis ce jour, à chacun et à tous d’aller à ses commentaires. L’affirmation
résonne fortement dans l’opinion publique parce qu’un tel engagement concernant
essentiellement la gestion publique, place en première ligne les politiques.
Pour une société si politisée, il va de soi que cela soit perçu et commenté
différemment. La question cristallise tant aussi les avis parce que justement
le colonel n’explique pas du tout ce qu’il entend par non recyclage. Non
seulement la sortie pose la question de savoir est-ce que le speech avait prévu
cette mention ou que cela a été prononcé in situ à chaud sous l’effet de la
foule. Ou tout simplement que le colonel avait bien cela à l’esprit que cela
vienne donc de son fort intérieur mais que les réalités, donc les temporalités
lui en prescrivent autrement. En tout cas, cela fait jaser ! D’ailleurs,
faudrait-il pas comprendre par le fait que la charte exclut d’une part les
anciens dignitaires du CNT et de l’autre qu’elle soit évasive sur la
possibilité que d’anciens tenanciers du pouvoir déchu prennent part au
gouvernement, comme une forme de tâtonnement s’expliquant non pas uniquement
par une difficulté dans l’articulation de la question sur le sort de l’ancienne
équipe dirigeante, mais aussi dans la stratification et des rôles de ces
acteurs. Justement sur le dernier volet, que des acteurs de la société civile
estiment que le colonel s’écarte de sa promesse de non recyclage en nommant des
militaires au conseil supérieur de la défense nationale, qui selon eux ont joué
« un rôle politique » dans l’avènement du 3ème mandat,
réside dans la non explication de l’acception « non recyclage ».
Plus globalement, le colonel pouvait
faire l’économie d’une telle annonce en ce sens qu’il n’y était pas très obligé
parce qu’ayant la faveur de l’opinion. Il pouvait laisser dire cela par un
autre cadre du CNRD dans un autre contexte. Mais bon, c’est parti ! il
faudra s’y faire avec en traduisant ce discours dans les faits au risque que le
« non recyclage » constitue un albatros pour notre colonel qui doit
répondre à l’interpellation des organisations de la société civile. D’ici là,
les avantages accordés aux officiers généraux est du fait du statut particulier
qui les régit.
Kabinet Fofana