La dernière pièce du puzzle de la transition vient enfin d’être reconstituée avec la prise de fonction du Conseil national de la transition (CNT), samedi dernier. Il a fallu attendre 5 mois, pour que les conseillers de l’organe législatif prennent leur quartier dans les travées parlementaires. Conscients de l’immensité de leur tâche en cette période de transition, qui a tout d’une véritable course contre la montre, ces représentants du peuple, triés sur le volet, savent qu’ils ne viennent pas au CNT pour dormir sur leurs lauriers. D’ailleurs, leur président, Dr Dansa Kourouma, a profité de sa prise de fonction, pour faire dans l’exaltation de leur mission de contrôle des actions du gouvernement. Tout en « tirant au bazooka » sur Alpha et son régime. 

La transition marche dorénavant sur ses deux jambes, avec la prise de fonction des membres du Conseil national de la transition (CNT). A la grande satisfaction d’une opinion qui avait fini par languir, à cause du retard accusé dans la mise en place de cet organe clé de la transition. Le président de l’institution législative, Dr Dansa Kourouma a mis cette occasion solennelle à profit, pour dire sans apprêt ni ambages, toute sa détermination pour un changement de paradigme dans la gestion de la cité.

D’où son appel à ses collaborateurs à faire don de leur personne, dans cette aventure, qui ne sera pas de tout repos. Et qu’il faudra impérativement se serrer les coudes pour réussir ce pari.

Dans son discours décapant, Dansa Kourouma a eu aussi la critique très acerbe à l’endroit du pouvoir déchu. Qu’il accuse d’être responsable des 11 plaies d’Egypte. Tout en garantissant l’indépendance du CNT vis-à-vis de l’exécutif. Une manière pour celui que ses détracteurs accusent de s’être octroyé un brevet d’innocence aux yeux du CNRD, pour parvenir au perchoir, de rassurer les Guinéens, que les conseillers ne joueront pas les porteurs d’eau à des mauvais desseins. 

Au-delà de l’aspect de profession de foi qu’on peut déceler dans ce discours du président du CNT, c’est sa sortie au vitriol contre le régime d’Alpha Condé, qui a retenu l’attention de bien d’observateurs. C’est comme si cette sortie lui avait servi d’exutoire, pour refouler toute sa rage contre un pouvoir avec lequel il avait finalement maille à partir. Ce qui expliquerait cette peinture tout en noir du bilan d’Alpha Condé. Dansa n’ayant retenu que le côté sombre du président déchu, dont il n’a pas manqué de ressasser les faits et gestes, jusqu’à la caricature.

Ce procès en incapacité de la part de Dansa Kourouma à l’encontre de l’ancien régime, a beau être un peu excessif, n’a cependant pas de quoi faire dresser les cheveux aux Guinéens. Qui ont subi jusqu’à la lie les dérives de ce régime.

Mamadou Dian Baldé