Ce sont des textes chargés d'histoire que les éditions L'Harmattan Guinée remettent à la disposition du public. L'éditeur est en train de republier, avec l'aide des autorités de transition, l'intégralité des œuvres complètes de l'ancien président Guinéen Ahmed Sékou Touré, au pouvoir depuis l'indépendance en 1958 jusqu'à sa mort en 1984. La publication porte sur  34 titres. Lesquels sont le reflet d'une époque chargée d'ambitions pour l'Afrique et la Guinée, mais aussi de dérives du pouvoir. A propos, Sansy Kaba Diakité, directeur des éditions Le Harmattan Guinée, était l'invité de RFI.

Pour expliquer les motivations de leur démarche, Sansy Kaba Diakité  explique que les Guinéens ont soif de leur histoire. A ce titre,  poursuit-il, nous avons rencontré le colonel Mamadi Doumbouya dès la prise du pouvoir par l’Armée : «  il nous a exprimé la volonté du  CNRD de republier toutes les anciennes œuvres sur la Guinée  dont les ouvres du président Ahmed Sékou Touré. Nous avons saisi la balle : «  nous nous sommes dit pourquoi pas ? »

La publication de  ces œuvres, selon le directeur des éditions l’Harmattan Guinée, va  permettre à la jeunesse l’accès au patrimoine littéraire Guinéen. Et le président Mamadi Doumbouya a dit,  à la prise du pouvoir,  qu’il rêve d’une Guinée  rassemblée. Qu’il  a envi que les Guinéens aient accès au patrimoine culturel Guinéen. 

Pour  Sansy Kaba Diakité,  cet état de fait  n’est que justice, étant donné que  le président Ahmed Sékou Touré est l’un des pères fondateurs de cette nation. « Mieux, nous avons aussi en projet de republier les œuvres de Nènè Kaly kondéto Camara, de Bah Thierno ABdourahamane, de Siké Camara etc. pour le bonheur du lecteur Guinéens.  En attendant, il admet : «  ç a va susciter des débats, il y aura un peu de remous,  mais on ne peut pas construire un pays avec une partie de l’histoire, il faut l’ensemble de l’histoire ».

Déjà, Sansy Kaba souligne que tout  pouvoir  a une partie sombre : «  nous reconnaissons ce qui s’est passé pendant le premier régime par rapport au répression qui sont inadmissibles. Nous sommes tout à fait d’accord, des grands intellectuels tel que Tély Diallo, Keita Fodé et d’autres sont passés par ces périodes violentes. Il y a des moments de bonheur, il y a des moments de difficulté dans l’histoire de notre pays  mais, nous devons regarder sans passions pour que la Guinée puisse aller de l’avant. Et aujourd’hui la Guinée n’a pas de l’ivre d’histoire général. Les Guinéens doivent pouvoir s’assoir pour réécrire l’histoire de la Guinée et faire en sorte que toutes la parties   aient la parole pour qu’on puisse tirer le meilleur pour l’avenir de la Guinée ».

Gilles Mory Condé