Le collectif des sociétés de restauration chargées du fonctionnement des cantines dans nos établissements pénitentiaires n’a pas tort de se faire du mauvais sang. C’est le moins qu’on puisse dire, face à la menace d’une éventuelle résiliation de leurs contrats qui planerait sur la tête de ces entrepreneurs en restauration, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir. Échaudé par cette mauvaise nouvelle, le collectif des sociétés de restauration a fait des pieds et des mains pour rencontrer le ministre de la Justice et garde des sceaux, M. Moriba Alain Koné, mais en vain. Leur dernier recours reste le colonel Mamadi Doumbouya, qu’ils devront désormais convaincre de leur capacité à honorer le contrat qui les lie à l’Etat guinéen, selon les règles définies en la matière. Si jamais, ils avaient l’opportunité de le rencontrer. Notre limier en chef a tenté de comprendre les raisons qui sous-tendent cette menace de résiliation de contrat, consécutive à une inspection de l’office de contrôle qualité dans nos prisons.
Akoumba, vous nous apprenez à travers votre enquête que les autorités
compétentes voudraient purement et simplement changer de prestataires, pour la
gestion des cantines dans nos prisons. Comment en est-on arrivé là ?
Depuis le 27 avril 2022, le
collectif des sociétés de restauration des détenus de la maison centrale et des
maisons d’arrêt de Kankan, Boké, Faranah, N’Zérékoré, Mamou, Kindia et Labé ne
parvient pas à rencontrer le ministre de la Justice et garde des Sceaux.
Pourtant ces responsables de la restauration pénitentiaire, ont de quoi à
expliquer au Ministre Moriba Alain Koné, qui ne semble pas disposé à leur
prêter une oreille attentive.
Désormais ces restaurateurs
chercheraient, selon nos informations à se faire entendre par le président de
la Transition le colonel Mamadi Doumbouya, qui aurait été soupçonné par des
responsables du ministère de la Justice de vouloir leur retirer les contrats
dûment passés avec l’Etat guinéen. Cette
décision présidentielle transmise aux prestataires des maisons d’arrêt serait
consécutive à une Inspection de l'office national de contrôle qualité, sur la
qualité des rations alimentaires fournies aux pensionnaires des prisons
guinéennes.
Dites-nous à combien coûtent ces repas des détenus au trésor public ?
Cette alimentation est financée
par le budget national de développement et coûterait 7 358 Gnf par détenu le
jour. Les prestations à exécuter par prestataire concernent la livraison d’un
plat de bouillie et un plat principal (incluant un fruit de saison et la
préparation de viande hebdomadaire) par détenu et par jour conformément aux
menus officiels, et au calendrier de livraison ainsi que toutes prestations
indispensables aux règles de l'art.
Sauf que les prestataires ont
obligation d’assurer le préfinancement de 6 mois avant de se faire rembourser
le semestre suivant. En plus, les contractants sont chargés d’engager au moins
un représentant et son suppléant, pour les lieux de détention ayant un corps
carcéral de moins de 150 contre deux représentants et deux cuisiniers pour ceux
dont l’effectif est entre 151 et 250. Et enfin pour les lieux de 251 ou au
plus, l'éperon elle doit ère composée de 3 représentants et 3 cuisiniers.
Dans les clauses compromissoires
il est prévu par les termes de certains contrats, que ‘’tout litige né de
l’exécution de ce marché, qui n’aurait pas pu être réglé à l'amiable sera porté
devant les juridictions compétentes guinéennes” et que ‘’la résiliation du
contrat est une mesure extrême qui pourra être envisagée dans les cas portant
atteinte à la santé des détenus...”.
Mirador