Au Mali, nouveau carnage dans le centre du pays. Une attaque terroriste
a visé plusieurs villages appartenant à la commune de Diallassagou, pendant le
week-end. 132 civils maliens ont été tués, selon un bilan officiel du
gouvernement annoncé lundi soir 20 juin. Les informations recueillies par
RFI auprès de sources sécuritaires et de notabilités locales, évoquaient déjà
dans la journée plus d’une centaine de civils tués. David Baché a obtenu des
précisions sur le déroulé de l’attaque.
Diallassagou, Diamweli, Dessagou,
samedi 18 juin, puis Ségué dimanche. Selon plusieurs sources locales et
sécuritaires concordantes, les jihadistes ont surgi aux environs de 16h,
samedi, et ne sont repartis qu’au milieu de la nuit : une centaine de motos
avec à leur bord des hommes armés.
Les chasseurs traditionnels dozos
stationnés à Ségué ont pu repousser les assaillants, une personne aurait malgré
tout été tuée dans les affrontements. Mais c’est dans les autres villages de la
commune de Diallassagou que les jihadistes ont commis de terribles massacres,
enlevant des groupes d’hommes pour les exécuter alentours, en différents lieux.
Au passage, les jihadistes ont
mis le feu au marché, aux habitations, aux boutiques et aux véhicules. Ils ont
aussi emporté du bétail.
Des centaines de villageois ont
pris la fuite, la plupart en direction de Bankass, à une quarantaine de
kilomètres de là.
Un accord de paix local
intercommunautaire avait été conclu en février de l’année dernière à
Diallassagou, qui avait pendant un temps fait taire les armes et permis aux
habitants de circuler librement.
L’attaque de ce samedi n’a pas
été revendiquée, mais selon plusieurs sources locales concordantes, les
jihadistes de la Katiba Macina, membre du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam
et aux musulmans, lié à Aqmi, auraient agi par mesure de représailles : ils
reprochent à certains habitants d’avoir rompu cet accord local et d’avoir
notamment aidé l’armée malienne et ses supplétifs russes à mener récemment des
opérations dans la zone. Opérations au cours desquelles la communauté
peule aurait été spécifiquement visée.
Dans un communiqué, la Minusma
indique avoir contacté les autorités maliennes afin de pouvoir envoyer une
mission d’appui pour la protection des civils dans la zone.
Enfin, une autre attaque a eu
lieu ce lundi matin, toujours dans la région de Bandiagara. Les jihadistes ont
cette fois visé le poste donzo, les chasseurs traditionnels, de Djiguibombo. De
source sécuritaire, deux morts sont à déplorer.
Rfi