C’était un chef très actif qui a organisé plusieurs attaques contre
différentes emprises militaires au Mali, dont celle de Gao. Il dirigeait les
réseaux de mise en œuvre d’engins explosifs improvisés qui visaient
indistinctement des cibles militaires ou des cibles civiles. En l’occurrence,
il visait directement les axes de circulation qui sont empruntés par la force
Barkhane dans le cadre de sa réarticulation hors du Mali. C’est une garantie
supplémentaire que les conditions pour conduire une réarticulation hors du Mali
en bon ordre, en sécurité, seront réunies. Mais il faut souligner que
l’EIGS est durement frappé par la force Barkhane depuis plusieurs années
maintenant. Et je rappelle notamment que le fait le plus emblématique, c’est
quand même la neutralisation du chef de l’EIGS par Barkhane, Abou Walid
al-Sahraoui, en août 2021. Cette neutralisation qui avait marqué un très fort
affaiblissement de l’EIGS, affaiblissement dû à l’engagement conjoint de la
force Barkhane, de la force Takuba [forces spéciales de plusieurs pays de
l’Union européenne] et des forces maliennes.»
Ainsi sont dépeints, par le chef
d’état-major des armées françaises, le général Pascal Ianni, au micro de notre
confrère de RFI, l’un des chefs de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), le
funeste Oumeya Ould Albakaye et l’état de quelques acquis importants de
Barkhane lancée aux trousses des groupes terroristes qui sèment la mort dans le
Sahel et provoquent l’exode de millions de populations devenues des exilés dans
leurs propres pays . Les faits de guerre de l’homme dont les soldats de
Barkhane viennent d’accrocher l’arrestation à leur tableau de chasse, sont
assez ignobles pour mettre en exergue, l’action d’éclat de la force française
dans sa lutte, aux côtés des armées locales, pour réduire à leur plus simple
expression, les forces du mal. Le chapelet de cadres terroristes tués par les
«Macron boys» qui agissent en intelligence avec leurs frères d’armes maliens,
burkinabè ou nigériens, sans être fastidieux à égrener n’en vaut pas moins son
pesant de bravoure.
C’est dire combien, les soldats
des forces française Barkhane et européenne Takuba, font bel et bien le job sur
le terrain. Les Français sont pourtant les ennemis les plus redoutés des
terroristes. Eux si diabolisés au nom d’un sentiment anti-occidental cultivé et
nourri par des politiciens en mal de publicité et cachant mal le jeu d’un
certain maître qui, il faut le reconnaître est diaboliquement génial dans la
bataille de la désinformation qu’il gagne presque sans coup férir. Notamment
dans la zone des Trois frontières partagée par le Mali, le Burkina Faso et le
Niger, trois des cinq pays qui forment, avec la Mauritanie et le Tchad la force
conjointe du G5 Sahel. Un G5 Sahel dont la mise à mort a été prononcée par la
junte au pouvoir au Mali en y retirant ce pays.
Malgré donc son départ du Mali,
parce que déclarée non grata par les nouveaux maîtres de Bamako depuis leur
double putsch de 2020 et 2021, la force française Barkhane a tout de même
continué à décocher ses dernières flèches sur les rives du Djoliba, pour le
bien de populations prises entre le marteau des terroristes et l’enclume des
exactions de l’armée malienne et de ses supplétifs russes dénoncées par la
Mission des Nations unies au Mali, et des organisations de défense des droits
de l’homme dont la réputation et la crédibilité ne souffrent du moindre doute.
Pourquoi donc se tromper d’ennemie en tirant à boulets rouges sur une France
dont le seul tort est de porter le péché originel d’ancienne puissance
colonisatrice? Pourtant, cet argument éculé ne rend, en réalité, service qu’à
des militaires putschistes qui ont déserté le front où ils sont censés assurer
protection aux populations civiles en défendant l’intégrité territoriale du
Mali, pour les lambris dorés du palais présidentiel et les fauteuils douillets
des ministères et autres directions générales de l’administration malienne.
En tout cas, la France qui est
consciente qu’elle n’a plus vocation à installer des forteresses militaires sur
les terres de ses partenaires, car, cela prend, sur la durée des airs de force
d’occupation, doit pouvoir contribuer, à travers des soutiens en formation et
des appuis logistiques aériens et en renseignement, au renforcement de capacité
des armées nationales. Les Africains, notamment les pays sahéliens, ont bel et
bien besoin de ces relations militaires, nonobstant les débats par trop
passionnés des réseaux sociaux.
WS