Le mandat d’arrêt international établi contre Monsieur Sékou
Koundouno, dépourvu du moindre fondement, s’apparente comme à un nouvel épisode
caricatural de la fuite en avant de ce régime despotique et d’une
instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Les soussignés dénoncent ces méthodes dictatoriales qui ne
peuvent prospérer qu’avec l’assistance et donc la complicité de différents
agents publics qui par conséquent en seront redevables.
Les soussignés rappellent que depuis de nombreux mois une
répression meurtrière et sanglante s’abat à l’encontre des membres du Front
National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et de l’opposition, le
régime guinéen cherchant à bâillonner toute forme d’opposition pour se
maintenir par la force et l’autorité.
Une telle procédure constitue à l’évidence une forme
d’intimidation à l’encontre non seulement de Monsieur Sékou Koundouno mais,
plus généralement, de tous ceux qui militent pour la démocratie en Guinée.
Les soussignés sont abasourdis par de telles méthodes, qui
confirment le sentiment d’impunité des autorités, au mépris total de la
séparation des pouvoirs. Il est évidemment impensable que des Etats démocratiques
dignes de ce nom donnent un quelconque crédit à ce mandat d’arrêt absurde et construit
de toutes pièces.
Ils annoncent avoir immédiatement saisi la Haut-Commissaire aux
droits de l'homme Michelle Bachelet, Mme Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur
la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, INTERPOL, ainsi
que les organisations internationales Human Rights Watch, Amnesty International
et la FIDH afin que des actions urgentes soient prises contre ces pratiques
rétrogrades et que cessent ces actes d’intimidation et ces représailles.
Ils exerceront toutes les procédures utiles pour voir
reconnues et sanctionnées les graves violations aux droits de leur client.
Il est indispensable que la communauté internationale
réagisse rapidement et avec fermeté, alors que le pouvoir guinéen profite
également de la crise sanitaire pour accroitre l’emprise sécuritaire.
Plus que jamais, la communauté internationale et les
bailleurs de fonds doivent déciller les yeux sur le basculement en Guinée vers
un régime dictatorial et en tirer l’ensemble des conséquences qui s’imposent.
Paris, le 27 aout
2021
William BOURDON,
Vincent BRENGARTH