Massacre du 28-Sept: pourquoi Alpha Condé ne voulait pas organiser ce procès, selon François Fall

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  • 11 avril 2023 10:55

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En Guinée, les audiences du procès du massacre du 28 septembre 2009 doivent reprendre ce mardi 11 avril. Cela fait plusieurs semaines que les parties civiles passent à la barre et décrivent les violences qui se sont déroulées ce jour et les jours suivants. Parmi elles, le diplomate guinéen François Fall, qui était à l'époque chef d'un parti politique. Son témoignage a pris fin la semaine passée. Dans un entretien qu’il a accordé à la RFI, il résume le procès, notamment son passage  à la barre.

« Je ressens un grand soulagement que le procès ait eu lieu », entame François Fall. Comme l’avait dit au procès,  il maintient qu’il n’y avait pas de volonté politique  de la part du président Alpha Condé d’organiser le procès. Sans préciser que c’est ce dernier  qui a personnellement bloqué le dossier, Fall indique que la décision ne pouvait venir que de l’ancien chef de l’Etat : « il a eu des ministres dont Cheick Sacko qui est venu accélérer le dossier  et comme vous savez, ce dossier était un dossier de la CPI et la Guinée a demandé au titre de le complémentarité la délocalisation du procès en Guinée, mais malheureusement il n’y a pas eu de volonté réelle de la part du président de la République Alpha Condé d’organiser ce procès. C’est ce qui a déterminé ce retard.  »  Pour l’ancien premier ministre,  ce manque de volonté politique s’explique par  des raisons  d’intérêts politiques : «  je ne peux pas en dire plus, mais c’est évident que le président Alpha ne voulait pas organiser ce procès ».

A propos du procès du 28 septembre, François Lonsény Fall pense que ce dernier  a commencé avec une série de dénégation de plusieurs acteurs particulièrement le camp de ceux qui sont dans le box des accusés : «  on a voulu faire porter toute la responsabilité à l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara qui est Aboubacar Sidiki Diakité dit ‘’Toumba’’, mais en réalité lorsque  nous sommes venus, que ce soit Bah Oury qui était le président de notre comité d’organisation au sein des forces vives et moi-même, les choses commencent à ce clarifier. Nous avons identifié des responsables, expliqué comment les crimes  ont été commis. Un des acteurs clés, c’était Marcel qui était  très proche du capitaine Moussa Dadais Camara. Pendant son premier passage, il avait complètement nié, il avait dit qu’il était malade, qu’il était à l’hôpital. Alors que nous nous l’avons  formellement identifié, nous l’avons vu à plusieurs moments. Il nous donnait des coups violents et menaçait de faire exploser une clinique avec une grenade.

Gilles Mory Condé  

 

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