En Guinée, les audiences du procès du massacre du 28 septembre 2009 doivent reprendre ce mardi 11 avril. Cela fait plusieurs semaines que les parties civiles passent à la barre et décrivent les violences qui se sont déroulées ce jour et les jours suivants. Parmi elles, le diplomate guinéen François Fall, qui était à l'époque chef d'un parti politique. Son témoignage a pris fin la semaine passée. Dans un entretien qu’il a accordé à la RFI, il résume le procès, notamment son passage à la barre.
« Je ressens un grand
soulagement que le procès ait eu lieu », entame François Fall. Comme l’avait
dit au procès, il maintient qu’il n’y avait
pas de volonté politique de la part du
président Alpha Condé d’organiser le procès. Sans préciser que c’est ce dernier
qui a personnellement bloqué le dossier,
Fall indique que la décision ne pouvait venir que de l’ancien chef de l’Etat :
« il a eu des ministres dont Cheick Sacko qui est venu accélérer le
dossier et comme vous savez, ce dossier
était un dossier de la CPI et la Guinée a demandé au titre de le complémentarité
la délocalisation du procès en Guinée, mais malheureusement il n’y a pas eu de
volonté réelle de la part du président de la République Alpha Condé d’organiser
ce procès. C’est ce qui a déterminé ce retard. » Pour l’ancien premier ministre, ce manque de volonté politique s’explique par des raisons
d’intérêts politiques : « je ne peux pas en dire plus, mais c’est
évident que le président Alpha ne voulait pas organiser ce procès ».
A propos du procès du 28 septembre,
François Lonsény Fall pense que ce dernier a commencé avec une série de dénégation de
plusieurs acteurs particulièrement le camp de ceux qui sont dans le box des
accusés : « on a voulu faire porter toute la responsabilité à l’ancien
aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara qui est Aboubacar Sidiki Diakité
dit ‘’Toumba’’, mais en réalité lorsque nous
sommes venus, que ce soit Bah Oury qui était le président de notre comité d’organisation
au sein des forces vives et moi-même, les choses commencent à ce clarifier.
Nous avons identifié des responsables, expliqué comment les crimes ont été commis. Un des acteurs clés, c’était
Marcel qui était très proche du
capitaine Moussa Dadais Camara. Pendant son premier passage, il avait
complètement nié, il avait dit qu’il était malade, qu’il était à l’hôpital.
Alors que nous nous l’avons formellement
identifié, nous l’avons vu à plusieurs moments. Il nous donnait des coups
violents et menaçait de faire exploser une clinique avec une grenade.
Gilles Mory Condé