Mohamed Béavogui, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine (Editorial)

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  • 27 mai 2022 08:25

  • Politique

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Le Premier ministre Mohamed Béavogui, a profité de son séjour dans la capitale forestière, dans le cadre de la délocalisation du conseil des ministres, pour inviter la jeunesse de N’Zérékoré, à se garder d’aller au casse-pipe, juste pour satisfaire des appétits politiques de certains individus. Cette allusion aux tueries lors des manifestations, dans un contexte de crispation politique, ont choqué certains observateurs, qui déplorent dans la foulée cette sortie de piste du Premier ministre, digne du café du commerce. Comme si Mohamed Béavogui devait filtrer davantage ses discours, pour éviter à l’avenir, de telles boulettes. Quitte à manier la langue de bois.

En prélude à la tenue du conseil des ministres de ce jeudi, dans la capitale forestière, les membres du gouvernement font le service avant-vente. Histoire de faire passer la pilule du chronogramme de 36 mois, décrété comme durée de la transition. Le porte-étendard de cette campagne auprès des populations n’est autre que le Premier ministre chef du gouvernement, Mohamed Béavogui. Qui joue à fond les VRP, en allant au contact des habitants de Lola, Macenta, Yomou et N’Zérékoré. Pour vendre le projet de société du CNRD, qui se fixe comme leitmotiv la remise à l’endroit d’un pays miné par la corruption et l’incurie administrative.

C’est dans cet exercice de communication, destinée à appâter les foules, comme dans un air de campagne électorale, que le Premier ministre s’est indigné de voir des jeunes tombés sous des balles. A chaque fois qu’il se trouve face à l’écran cathodique ou sur les réseaux sociaux. 

A la jeunesse de N’Zérékoré qu’il exhortait à une prise de conscience, Mohamed Béavogui a déclaré : « Vous ne pouvez pas imaginer comment ça me fait mal au cœur, quand vous regardez les réseaux sociaux ou la télévision, et que vous voyez des enfants mourir, voir des brûlés, blessés et des maisons détruites. Ça fait très mal. Et de se demander dans la foulée, ‘’qui sont les premières victimes’’ ? ».

Et d’admettre, face à ces jeunes interloqués : « ce sont les jeunes. Oui ou non ? Ce sont les jeunes qui sont blessés et qui meurent en premier. Est-ce que vous allez continuer à vous faire tuer pour quelqu’un ? Sortez de ça. Ne mourrez pas pour quelqu’un, mourrez pour vous-mêmes », a conseillé Mohamed Béavogui dans ces morceaux choisis, tirés de visionguinee.com.

Le chef du gouvernement a saupoudré sa sortie de quelques annonces relatives à la révision des contrats miniers, en vue de tirer le maximum de profits de nos ressources. Ce qui trancherait avec le bradage de ces ressources à laquelle se seraient livrés leurs prédécesseurs.

Ce discours a toutefois eu des échos négatifs au sein de l’opinion, entraînant du coup des réserves de la part de certains observateurs. Qui accuse le Premier ministre de vendre la peur. En faisant allusion aux bains de sang qui ont souvent émaillé les manifestations de rue, organisées dans notre pays. Tout en insistant sur le fait que le moment serait mal choisi, pour faire de telles déclarations. Vu le climat de tension qui règne dans le landerneau, autour du chronogramme de 36 mois décrété récemment par la junte.

Mamadou Dian Baldé

 

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