Mohamed Beavogui : « j'ai d’emblée réalisé que l’administration publique marchait sur la tête ...»

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  • 07 mars 2022 11:37

  • Politique

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Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le Premier ministre Guinéen,  Mohamed Béavogui  s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité du pays. En première la relation entre la Guinée et le Mali, au moment où les deux pays frontaliers vivent  une période transitoire.

Depuis sa nomination le 6 octobre 2021, lit-on dans  JA,  les relations de Mohamed Béavogui avec son patron n’ont pas toujours été au beau fixe. Le Premier ministre de la transition guinéenne s’était lui-même plaint publiquement de ne pas avoir été associé à certains arbitrages de Mamadi Doumbouya et du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Il le reconnaît d’ailleurs : « On ne peut forcer l’armée à prendre ses décisions comme le feraient des civils. » Pour autant, l’homme n’entend pas quitter son poste, en dépit de ce qu’annonçaient les rumeurs.

Après des années de carrière à l’étranger, estime le confrère,  ce spécialiste du développement a pris à bras le corps les défis posés par la transition. Désolé de voir la Guinée  aux prises avec certains de ses partenaires, le locataire du palais de la Colombe le martèle : « La Guinée n’est pas un petit pays pauvre. » Mais pas question, pour l’instant, de revoir les conventions minières signées sous Alpha Condé : la junte s’y est engagée lorsqu’elle a pris le pouvoir le 5 septembre. Mohamed Béavogui entend tout mettre en œuvre pour que ces contrats soient respectés, ce qui permettra d’augmenter les recettes fiscales du pays. Il rêverait aussi de créer un fonds d’investissement pour financer son programme.

Enfin, s’il faut assainir l’économie et lutter contre l’impunité, le Premier ministre n’ignore pas que les priorités sur lesquelles les Guinéens l’attendent sont aussi politiques : élaborer une nouvelle Constitution avec le Conseil national de la transition (CNT, l’organe législatif), la faire adopter par référendum et organiser des élections pour transmettre le pouvoir à un régime civil.

En réponse à une question du confrère, Mohammed Béavogui  déclare  qu’il a d’emblée réalisé que l’administration publique marchait sur la tête et qu’il y avait du nettoyage à faire. Par exemple,  dit-il, le fichier du nombre de fonctionnaires était différent de celui des soldes : les salaires n’étaient pas versés sur la base des gens recrutés – sur 117 000 fonctionnaires, 14 000 personnes étaient payées à ne rien faire.

 En ce qui concerne les relations entre Conakry et Bamako, le Premier  ministre Guinéen  avoue : « nous ne pouvons pas affamer les Maliens ».  En dépit des exigences de la CEDEA0, la frontière Guinéo-Malienne reste ouverte. La Guinée étant  l’une des premières voix discordantes au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur les sanctions prises contre le Mali le 9 janvier 2022 à Accra au Ghana, à l’occasion du sommet extraordinaire des chefs d’État de l’organisation ouest-africaine.

GMC

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