Lors de l’inauguration de son siège, de très hauts responsables de Rio
Tinto ont rallié Conakry. Il s’agit de Bold Bataar, Chief Executive minerai de
Cuivre et Simandou, Niguel Jones, Directeur Général du Simandou et Lawrence
Dechambenoit, responsable des Affaires externes de Rio Tinto.
Seul le nouveau CEO, Jakob
Stausholm, qui a remplacé Jean-Sébastien Jacques, ne faisait pas partie de la
délégation, a dit ironiquement un de nos interlocuteurs…
« Cette mobilisation qui
pourrait être perçue comme un signe d’engagement vis-à-vis du projet, ne permet
cependant pas de bien lire les objectifs de la compagnie en Guinée. Dire que le
« temps du Simandou est arrivé » n’est pas un fait nouveau »,
critique un ingénieur des mines.
Le géant anglo-australien accuse
aujourd’hui un retard dans son calendrier d’exécution par rapport à son
concurrent direct avec qui il dit être prêt à travailler pour réaliser les
infrastructures nécessaires à l’évacuation du minerai de fer, à savoir le
chemin de fer de 670 km devant relier la zone Sud-Est du pays à la côte et le
port en eau profonde du côté de Forécariah, à l’Ouest du pays, à environ 100 km
de Conakry.
Reste à savoir si SMB-Winning,
dont la stratégie subtile a permis au consortium d’échapper à toutes les
chausse-trappes, acceptera la « main tendue », elle qui s’est engagée
dans sa convention ratifiée par le parlement guinéen en 2020 à mobiliser
l’investissement nécessaire pour la réalisation des mêmes infrastructures, pour
14 milliards USD, là où les chiffres fournis par Rio Tinto, quand le géant
minier maîtrisait le tempo, évoquaient un montant de 20 milliards USD…
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(1) Morceaux choisis de
l’entretien de Jean-Sébastien Jacques publié par « The Times », le 4 juillet
2016 :
« Les conditions du marché
du fer sont claires – il y a une surproduction sur le marché. Donc au vu du
caractère capitalistique du projet et eu égard aux conditions actuelles du
marché, les signaux ne sont pas favorables de notre point de vue »
« Nous avons été très clairs
que c’est un projet très coûteux. Il y a quelques semaines, nous avons livré
les études de faisabilité bancables au gouvernement et noua avons été clairs
que dans le contexte actuel du marché, nous ne voyons pas la voie à suivre par
rapport à Simandou »
« Ce n’est pas le moment
pour Rio de développer un tel projet. Les autres parties prenantes peuvent
avoir différents points de vue à ce sujet »
(2) En fait il restait
encore du personnel résiduel pour accomplir des tâches liées à la concession
minière
(3) RTZ Mining and
Exploration avait obtenu ses premiers permis miniers le 20 février 1997. Avec
la démarche de Rio Tinto, les observateurs en ont conclu que la junior
appartenait au géant anglo-australien
(4) Simfer SA est la société
de droit guinéen créée dans le cadre de l’exploitation du Simandou. Jusqu’à une
date récente les données indiquaient qu’elle était contrôlée par Rio Tinto
(46,6%), Chinalco (41,3%), SFI, (4,6%) et l’Etat guinéen (7,5%)
Source: Westaf Mining