Bye bye Buhari, welcome Tinubu! Le Nigeria a donc un nouveau président
investi, malgré les plaintes de partis d’opposition pour fraudes aux élections
du 25 février dernier. Le pays confirme donc sa bonne santé démocratique, ne
serait-ce qu’en matière d’alternance au sommet.
Muhammadu Buhari, cède donc son
fauteuil à la suite de ses deux mandats constitutionnels. Mais au cours de la
cérémonie d’investiture de ce lundi, le nouveau président nigérian, Asiwaju
Bola Ahmed Tinubu, a aussi hérité d’un pays confronté non seulement à une
économie anémiée, mais également à une insécurité grave et inquiétante, qui
font du Nigeria, le pays le plus peuplé de l’Afrique, un « géant aux pieds d’argile
». L’inflation à deux chiffres, l’explosion de la dette, les pénuries
récurrentes de carburant, dans un Nigeria paradoxalement producteur de pétrole,
et la dernière crise d’espèces, constituent un legs dont le nouveau président
aurait bien voulu se passer. En tout cas, celui qui a toujours été « faiseur de
roi » aura besoin de toute son influence de « parrain » et d’expérience
d’ancien gouverneur de Lagos, la ville tête de proue du Nigeria, pour réussir
ce mandat de président qui sera loin d’être pour lui, un long fleuve
tranquille.
Car, en plus de la conjoncture
économique difficile, le grand voisin, souvent encombrant, du Bénin, du Niger,
du Cameroun, et du Tchad, est sous menace constante de l’hydre jihadiste, qui a
pour locomotive, la nébuleuse Boko-Haram. Raison sans doute pour laquelle, Bola
Tinubu place en priorité de ce premier mandat de quatre ans, la lutte contre «
toute forme de criminalité ». Malgré ses nouveaux boubou et chapeau de chef de
l’Etat fédéral, l’homme de 71 ans, yorouba d’ethnie, et membre comme son
prédécesseur du All Progressives Congress (APC), ne bénéficiera presque pas
d’état de grâce, lui qui, avant d’entrer dans le vif du sujet doit encore se
défaire de Peter Obi et Atiku Abubakar, des candidats de l’opposition qui
contestent encore sa victoire qu’ils disent entachée de fraudes massives. Mais,
sauf tsunami, et bien que le Nigeria soit le pays de tous les possibles,
l’investiture en grande pompe, de Tinubu qui a déjà pris les clés d’Aso Rock,
doit lui servir d’assurance tout risque. Même si le « parrain », est accusé de
certains faits de corruption, qu’il ne reconnaît pas d’ailleurs !
Question : le septuagénaire dont
l’état de santé ne serait pas des plus certains, a-t-il pris toutes les
garanties pour épargner à ces compatriotes, les séjours récurrents de son
prédécesseur à l’extérieur pour des soins ? Les détracteurs du désormais ancien
président ont même eu à brandir, la vacance du pouvoir, pour l’évincer de son
poste à l’époque. C’est certain, Asiwajo Bola Ahmed Tinubu, pourra toujours
compter sur les grands champions de l’économie nigériane dont Tony Elumelu et
le cimentier Aliko Dangoté. Le dernier, vient, du reste, offrir à son pays, la
plus grande raffinerie à train unique du monde, qui, finie, traitera environ
650 000 barils de pétrole brut par jour. Peut-être une épine de moins pour le
Nigeria en bute aux pénuries quasi-endémiques de carburants !
Le Nigeria tient-il le « parrain » pour l’essor véritable de son économie? Wait and see, comme on le dirait du côté d’Abuja !
WS