Le secrétaire général de l'ONU a présenté mercredi son rapport aux
membres du Conseil de sécurité. Il a déploré les difficultés faites à la
Mission des Nations unies au Mali, et s'est inquiété d'un possible « vide »
sécuritaire après le retrait de la force française Barkhane.
« Le retrait et la fin des opérations des
forces françaises vont probablement créer un vide dans certaines régions qui
risque d'être exploité par des groupes terroristes armés, notamment sur les
principales routes d'approvisionnement », écrit Antonio Guterres dans un
rapport d'étape sur l'évolution de la situation au Mali entre le 31 mars et le
31 mai 2022. Il note que la Minusma ne pourra plus « à moyen terme compter sur
la présence d'une force antiterroriste ». Barkhane devant achever son
désengagement à la fin du mois d'août.
Cette crainte s'exprime alors que
la Minusma avait noté lundi dans son rapport une augmentation des violences de
plus de 320% au premier trimestre. Des violences commises par les groupes
jihadistes, mais aussi par l'armée malienne et ses supplétifs. Une «
détérioration significative », qui affecte les régions de Gao, mais plus encore
de Ménaka. Cette zone des trois frontières est tombée pour une bonne part sous
le contrôle du groupe État islamique au Grand Sahara.
Antonio Guterres note également
que les autorités ont « progressivement étendu les zones géographiques
inaccessibles à la mission, incluant des interdictions de survol, ce qui
empêche l'exécution de son mandat ». Dernier point : les restrictions au
renouvellement des soldats africains de la Minusma. Certains doivent attendre
quatre mois supplémentaires avant de regagner leur pays, en raison des blocages
sur les déplacements et les vols.
Avec Rfi