Le procès de Foniké Mangué Ibrahima Diallo et Saïkou Barry se poursuit au tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. Après la déposition de la partie civile, Oumar Sylla alias Foniké Mangué a été rappelé à la barre à la demande du représentant du ministère public pour des questions de précision. Le parquet a sollicité une requalification des faits en provocation directe à un attroupement armé
Le coordinateur national du FNDC a martelé que son
organisation a bel et bien appelé à une marche pacifique dans la journée du 28
juillet 2022. Cependant, a-t-il regretté, cette marche dont le point de
ralliement était le rond-point de la Tannerie, a été non seulement empêchée,
mais aussi réprimée dans le sang.
Selon Foniké Mengué, ce sont les autorités de la transition
qui sont responsables de tout ce qui s'est passé ce jour-là en termes de dégâts.
Pour l'activiste, il n'est pas question d'accepter qu'il y ait une interdiction
systématique des manifestations en Guinée.
Dans le même sillage, le responsable des opérations du FNDC
a indiqué que cette mesure d'interdiction a été par ailleurs prise par le CNRD
qui selon lui, est un simple regroupement de personnes et non une autorité
administrative. Les deux continuent de réfuter les faits de participation
délictueuse à un attroupement non autorisé, d'entrave à la liberté de circuler,
de complicité de destructions d'édifices privés et publics et de coups et
blessures volontaires.
Après cet interrogatoire, et la déposition de la partie
civile, le juge a déclaré les débats clos. En lieu et place des réquisitions
qu'il devait présenter directement, le représentant du ministère public a
sollicité la requalification des faits. Abdoulaye Babadi Camara a demandé au
tribunal d'écarter les faits de participation délictueuse à un attroupement,
initialement reprochés aux prévenus, pour laisser place aux faits de
provocation directe à un attroupement armé sur le fondement des dispositions de
l'article 632 du code pénal. Cette position du parquet a été soutenue par les
avocats de la partie civile.
Ceux de la défense se sont opposés à cette demande de
requalification, car elle n'est ni régulière en la forme ni fondé au fond,
ont-ils estimé. Si le juge venait à accéder à la demande du ministère public,
les prévenus risquent un emprisonnement d'1 à 5 ans.
Le juge n'a rien décidé encore. Kabinet Keita a d'ailleurs
suspendu l'audience qui devrait reprendre après la prière de vendredi.
Sékou Diatéya Camara