En Guinée, le procès du 28-Septembre s’ouvrira-t-il le 26 de ce mois ? C’est une volonté affichée par les autorités, particulièrement par le président de la Transition, Mamadi Doumbouya. Depuis 48 heures, une délégation de la Cour pénale internationale est à Conakry pour s’assurer que toutes les conditions, notamment techniques, pour la tenue de ce procès sont réunies.
C’est le cœur de ce futur procès : le tribunal ad hoc. Situé
derrière la cour d’appel, dans le quartier Kaloum, sa construction a débuté en
2019. Sans cet outil et le respect des normes internationales : pas de procès.
Vice-procureur à la CPI, Mame Mandiaye Niang dirige cette mission d’évaluation.
Et tout est vérifié : sécurité, internet, salle d’audience, jusque dans les
moindres détails. Après une heure de visite, le bilan est positif, estime le
juriste sénégalais : « Ce premier défi, qui est un défi logistique, est sur le
point d’être remporté. Surtout avec la volonté, aussi, d’accompagner l’effort
national de rendre justice à des Guinéens par des Guinéens. »
Présent à la visite de chantier, Abdourahmane Sikhé Camara,
secrétaire général du gouvernement, se félicite pour l’avancée des travaux : «
Nous sommes à plus de 90%. Nous sommes tous convaincus que ce procès du
28-Septembre 2009 aura effectivement lieu. »
Volonté du président de la transition Mamadi Doumbouya,
l’ouverture du procès avant la date symbolique du 28 septembre est une
possibilité, estime Mame Mandiaye Niang : « Peut-être que la date pourra être
réajustée, c’est une indication. L’indication forte, c’était que, au plus tard,
à la date d’anniversaire, que le procès se tienne. »
Ultime défi pour boucler les finitions du tribunal ad hoc :
faire venir de Turquie les 600 sièges et le pupitre où s’installera la cour
chargée du procès du 28-Septembre.
L'attente des
victimes
Asmaou Diallo qui préside l’AVIPA, l’Association des
victimes, des parents et des amis du 28-Septembre, se félicite des annonces des
autorités, mais attend des faits concrets. « On a tellement demandé, on a
tellement demandé, voilà 13 ans aujourd’hui. Dans le premier discours que l’on
a suivi avec le colonel Mamadi Doumbouya, on a entendu parler de justice et ça,
ça nous a donné vraiment plus de courage. C’est avec une transition militaire
que l’on a été massacrés : il y a eu des viols, il y a eu des morts, des
disparus… Et aujourd’hui, avec des militaires qui reviennent et qui s’engagent
pour la justice, c’est quelque chose de nouveau et on était vraiment très
satisfaits. La preuve en est qu’aujourd’hui, le président de la transition
prend l’engagement de juger ce dossier. »
« Maintenant, ce qui nous inquiète, poursuit-elle, c’est par
rapport à la participation de toutes les personnes inculpées. Et que l’on ait
un procès clair, équitable, un procès de vérité, que ce ne soit pas un procès
bâclé. Que ce ne soit pas un procès juste pour dire que l’on a fait un procès.
»
Avec RFI