Alors que l'indice progressait de façon continue depuis des décennies, il est revenu en 2021 à son niveau de 2016, « effaçant » des années de développement.
Normalement, l’IDH, l’indicateur de développement humain,
progresse chaque année dans la plupart des pays. Mais pour la première fois
depuis sa création par l'ONU il y a 32 ans, l’IDH recule pour la deuxième année
consécutive en 2021, s'alarme l'ONU dans un rapport publié jeudi 8 septembre.
En cause : l’impact de la pandémie, mais pas seulement.
C’est un brusque retour en arrière qui concerne quasiment
tout le monde : 90% des pays ont vu leur indice de développement humain, le
fameux IDH, bien connu des cours d'histoire-géographie, baisser depuis le
Covid-19, et ce pour la deuxième fois consécutive. Une première depuis la
création de cet indice qui prend en compte espérance de vie, éducation et
niveau de vie.
Chute de l'espérance
de vie moyenne
Et ce pour plusieurs raisons : le virus a fait chuter
l’espérance de vie moyenne de la population mondiale. De 72,8 années en 2019 à
71,4 années en 2021. Aux États-Unis, c’est même pire avec presque trois ans
d’espérance de vie en moins.
Mais la pandémie a aussi entravé l’éducation des élèves et
provoqué une contraction des économies qui ne se remettent pas toutes de la
même manière, explique Achim Steiner, le patron du PNUD, le programme des
nations unies pour le développement. « Ce qui très inquiétant, c’est qu’on a vu
un renversement par rapport aux 20 dernières années. Avant, les pays en
développement progressaient plus vite que les pays développés. Depuis le Covid,
c’est l’inverse, souligne-t-il. Ça vous dit à quel point la reprise s’est faite
de manière inégalitaire et comment ceux qui peuvent se le permettre arrivent à
payer pour se sortir de la crise. »
Crise climatique et
guerre en Ukraine
Mais même si le Covid-19 nous laissait en paix cette année,
les perspectives pour 2022 ne sont pas meilleures avec les conséquences de la
crise climatique et de la guerre en Ukraine. Quelque 80 économies sont aujourd’hui
au bord du défaut de paiement.
Le Pnud appelle les États à ne pas utiliser de solutions de
court terme comme les subventions aux énergies fossiles. Mais à investir dans
des changements systémiques et qui nous permettront de répondre aux crises à venir.
Avec RFI