La semaine dernière s'est ouvert en Guinée le procès du massacre
du stade de Conakry, le 28 septembre 2009. Ce jour-là, une manifestation de
l’opposition contre une candidature du chef de la junte de l’époque, Moussa
Dadis Camara, avait été réprimée dans le sang. L'audience avait été renvoyée
au 4 octobre. Ce sont les avocats de la défense qui ont été les
premiers à prendre la parole.
Beaucoup de sièges sont restés
vides à l'ouverture de l'audience ce matin vers 10h30 (TU et heure locale).
Cette deuxième journée de débats doit permettre des avancées. C'est ce que
demande en tout cas Asmaou Diallo, la présidente de l'Avipa, une
association de victimes. Elle s'est exprimée dans la presse mardi, disant
espérer qu’il n’y aurait pas une multiplication des renvois et appelant le
ministère de la Justice à respecter ses obligations et à protéger les parties civiles. Aucune mesure n'a encore
été prise concernant cette protection, selon l'association. Ce matin, des
badges identiques ont été distribués à la fois aux parties civiles, aux
témoins, aux journalistes et aux simples membres du public, pour favoriser
l'anonymat des victimes notamment.
L’audience se poursuit en ce
moment même avec la prise de parole des avocats de la défense. Les
uns après les autres, ils ont décidé de soulever plusieurs exceptions
susceptibles, selon eux, d’annuler les poursuites contre leurs
clients. Parmi les éléments de procédure mis en cause, il y a l'ordonnance de
renvoi. Elle date de 2017. Certains des avocats pointent des irrégularités.
D'autres encore, dont les clients ont passé plusieurs années en prison,
dénoncent des détentions abusives.
Face aux arguments des avocats
parfois longuement développés, le président a montré plusieurs fois des signes
d'agacement, demandant aux avocats d'aller droit au but pour soulever leurs
exceptions. La défense est toujours en train de s'exprimer. Cela fait
maintenant plus de deux heures qu'elle a la parole.
Deux jours par semaine de procès
Dans le box des accusés, les onze
prévenus sont tous là. Moussa Dadis Camara, en boubou noir et blanc, le
chef de la junte au moment du massacre, devrait plaider non-coupable. C'est ce
qu'a déclaré son avocat Me Pépé Antoine Lama. Un autre avocat de la défense, Me
Salifou Béavogui, confiait ce matin avoir eu des échanges avec ses
confrères des parties civiles. Les deux pools d'avocats se seraient mis
d'accord pour que le procès se tienne deux jours par semaine.
Dans la salle, des sièges en
velours bleu ont remplacé les simples chaises de la semaine dernière. Le reste
du mobilier du tribunal ad hoc a fini par être livré et installé. Pour cette
deuxième journée d'audience, beaucoup de couacs au niveau de l'organisation
encore. L'accréditation des journalistes, la répartition du public dans la
salle ont posé problème. Tout n'est pas encore au point. L'audience qui devait
s'ouvrir à 10h a eu une demi-heure de retard.
Avec la Rfi