Les procès des citoyens mis aux arrêts en rapport avec les violences électorales survenues dans la commune de Ratoma continuent de livrer leur verdict. C’est dans cette dynamique qu’Elhadj Nouhou Diallo, domicilié à Sonfonia, a été reconnu coupable des faits de détention, d’usage d’armes légères et de petit calibre. Agé d’un soixantaine d’années, Elhadj Nouhou n’a cessé de clamer son innocence. Mais le tribunal de Dixinn, délocalisé dans la commune de Ratoma, l’a condamné à deux ans de prison dont un assorti de sursis.
Des centaines de guinéens sont aujourd’hui détenus à travers
la Guinée suite aux violences survenues au lendemain de la présidentielle du 18
octobre dernier. Après la condamnation et la grâce accordée à certains mineurs,
c’est autour d’autres prévenus de la commune de Ratoma de connaitre leur sort.
Elhadj Nouhou Diallo, domicilié à Sonfonia a écopé de deux ans de prison, dont
un assorti de sursis. La décision a été rendue ce jeudi, 1er avril 2021.
Lors des débats, le prévenu n’a cessé de clamer son
innocence, se disant avoir été arbitrairement arrêté en pleine nuit à son
domicile.
Dans ses réquisitions, le procureur Daouda Diomandé a
présenté Elhadj Nouhou Diallo comme celui qui fournit des armes blanches aux
jeunes manifestants qui se seraient attaqués aux forces de l’ordre dans cette partie
de Conakry. D’ailleurs, le procureur a laissé entendre que des lance-pierres,
des coutelas et un pistolet ont été découverts à son domicile et qu’il a été
arrêté suite à une dénonciation. C’est ainsi que monsieur Diomandé va demander
à ce qu’Elhadj Nouhou soit retenu dans les liens de la culpabilité. Pour la
répression, le représentant du ministère public va demander la condamnation du
vieil homme à 5 ans de prison ferme.
Un réquisitoire dénoncé violemment par l’avocat de la
défense qui va trouver un alibi pour Elhadj Nouhou. Selon maitre Oumar Sow, le
prévenu a quitté Conakry en fin septembre, quelques jours avant le vote du 18
octobre pour se rendre à l’intérieur du pays. Il n’est revenu à Conakry que le
11 décembre 2020, la veille de son arrestation.
Parlant des armes, l’avocat a indiqué que les forces de
l’ordre n’ont trouvé que des couteaux de cuisine et un seul lance-pierre au
domicile de son client. Pour ce qui est de l’arme évoquée par le procureur,
maitre Sow a parlé d’un jouet d’enfant que les agents de la Police Judiciaire
n’ont jamais mis sous scellés et versés au dossier de la
procédure. Pour ce qui est des munitions, l’avocat a soutenu que ce
sont les agents qui les ont produits, dénonçant au passage l’utilisation d’un
tazer pour immobiliser son client nuitamment à son domicile.
C’est ainsi que l’avocat va demander la libération d’Elhadj
Nouhou pour délit non-constitué.
Finalement, le tribunal par la voix du juge Aboubacar
Maféring Camara, va déclarer le vieil homme coupable en le condamnant à 2 ans
de prison, dont un assorti de sursis. Mis aux arrêts le 12 décembre. Elhadj
Nouhou va éclater en sanglots à l’énoncé du verdict. Il devra passer quelques
mois encore à la maison centrale de Coronthie où il est détenu depuis le 17
janvier dernier.
Alpha Mamadou Diallo