Enfin l’Afrique accède au carré d’as de la coupe du monde! Et pour accomplir
cet exploit, il n’a fallu qu’un rugissement des Lions de l’Atlas dans le ciel
de Doha, pour mettre en débandade le Portugal de Cristiano Ronaldo. Pourtant,
les grands pronostiqueurs de service avaient déjà donné l’avantage de ce quart
de finale au favori portugais. Comme quoi, il ne faut jamais vendre la peau du
Lion avant de l’avoir tué! Sans complexe, et puisant dans son orgueil
d’outsider sans peur et sans reproche, la meute de Walid Regragui bien qu’ayant
perdu son héroïque capitaine Romain Saïss en 8es contre une Espagne portant
vêtue de sa peau de favori.
Pour une première fois, le Maroc
atteint les marches des demi-finales, exploit jusque-là jamais réalisé par un
représentant africain en coupe du monde. Sauf que les Marocains n’en sont pas à
leur première pour l’Afrique. Ce sont eux qui ont ouvert, en 1986, la voie des
8es de finale pour les Africains avant que ne s’y engouffrent le Ghana, le
Cameroun et le Sénégal. Ce sont encore Achraf Hakimi et Hakim Ziyech et les
leurs qui permettront, pour la première fois à une nation africaine de se
vanter d’engranger 7 points en phase de groupes.
Qui pourra arrêter les Lions de
l’Atlas dans une percée fulgurante, prestation XXL, résultat d’un travail de
longue haleine sur la base d’une politique sportive ayant pour objectif de
faire figurer le Maroc parmi les meilleurs du continent et du monde? Les
autorités du football marocain, le roi Mohamed VI en tête, ont mis les moyens
financiers et les infrastructures sportives adéquates à la disposition de leurs
équipes, tant en championnat national qu’en compétitions internationales. Ce
n’est pas un hasard si la plupart des équipes africaines, souffrant de la
structurelle absence de stades et de centres de formation dignes de ce nom, se
tournent, la plupart du temps, vers le Maroc.
La première d’une équipe
africaine réalisée par le Maroc n’est donc pas née ex nihilo et si le travail
se poursuit avec la même abnégation, le Maroc pourrait bien entrer
définitivement dans le gotha mondial des grandes nations où étaient plutôt
attendues d’autres Lions comme ceux indomptables mais toujours domptés
maintenant, les Super Eagles du Nigeria, les Black Stars du Ghana, les
Eléphants de Côte d’Ivoire ou les Pharaons d’Egypte qui, malgré leurs
générations dorées n’ont pas pu donner à l’Afrique plus que de bonnes
prestations sporadiques, c’est-à-dire ce que ceux qui manient bien la langue de
Molière appellent feux de paille. Le Maroc est-il en mesure de décrocher pour
la première fois, le graal mondial au profit de l’Afrique et du monde arabe,
dans un tournoi qui se déroule pour la première fois en terre arabe du Qatar?
Le rêve est désormais plus que
permis. Car, à ce stade de la compétition, la chance, et encore moins la
surprise, ne sont plus des facteurs qui priment. Seuls l’engagement et la
rigueur dans le jeu sont de mise. Et ce sont des éléments qui seront les seuls
à pouvoir jouer au profit de Lions de l’Atlas qui devront faire attention aux
ergots du véloce Kilyan Mbappé et de la machine à marquer qu’est Olivier
Giroud. En tout cas, la demi-finale entre la France et le Maroc, qui se joue ce
mercredi laissera un grand sur le carreau. C’est donc du coq gaulois qui sera
au menu du lion de l’Atlas ce mercredi!
Si l’avantage des pronostics va
aux Coqs gaulois, la discipline et le cœur de Lion seront pour des Marocains
qui sont si proches du but. Le trophée mondial n’est plus qu’à deux marches!
Mais quelles marches!
WS