La nouvelle est tombée ce vendredi 9 décembre 2022 dans la soirée. Les États-Unis sanctionnent l’ancien président de la Guinée, Alpha Condé, pour son lien avec de graves violations des droits de l’homme. Selon le communiqué à notre disposition, cette décision du Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis est l’aboutissement d’une enquête et d’une procédure approfondies et pluriannuelles. Toutefois, précise l’ale document, ni cette décision ni le moment de son annonce ne sont liés à la transition en cours vers la démocratie de la Guinée.
« La promotion du respect
des droits de l’homme est au cœur de la politique étrangère des États-Unis, et
cette décision souligne notre engagement à soutenir les droits de l’homme dans
le monde », explique les Etatas-Unis. Selon eux, au cours de la présidence de Condé,
les forces de sécurité se sont livrées à des violences contre les
partisans de l’opposition avant le référendum constitutionnel de mars 2020 et
pendant et après l’élection présidentielle guinéenne de 2020. Début 2020,
poursuivent-ils, Condé a ordonné aux
ministres de créer une unité de police chargée de répondre aux manifestants
anti-Condé, en recourant à la violence si nécessaire. Pour eux,
les rapports indiquent qu’en 2020, le gouvernement a arrêté et détenu
arbitrairement des membres de l’opposition. Aussi, dans la foulée de l’élection présidentielle
guinéenne d’octobre 2020, les forces de sécurité ont utilisé une force
excessive pour disperser les partisans de l’opposition. Entre autres
incidents, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des
foules qui s’étaient rassemblées pour célébrer l’annonce de l’opposition de
Condé, tirant sur deux mineurs, tuant l’un d’eux et tirant sur l’autre dans le
dos alors qu’il fuyait les forces de sécurité. Après l’élection d’octobre
2020, les forces de sécurité ont tué plus d’une douzaine de personnes,
certaines d’entre elles tuées à bout portant, qui ne représentaient
aucun danger immédiat pour les forces de sécurité. Alpha Condé est donc
désigné en vertu du décret présidentiel (E.O.) 13818
comme étant une personne étrangère qui est ou a été un
dirigeant ou un responsable d’une entité, y compris toute entité
gouvernementale, qui s’est livrée, ou dont les membres se sont livrés, à des
graves violations des droits de l’homme en rapport avec son
mandat.
A en croire au communiqué, l’ex président guinéen figure sur une liste de plus de 40 autres
personnes sanctionnées aujourd’hui, ce qui coïncide avec la Journée
internationale des droits de l’homme et la Journée internationale de lutte
contre la corruption. “Au cours de l’année écoulée, le Trésor a fait de
la lutte contre la corruption et les graves violations des droits de l’homme
une priorité absolue”, a déclaré la Secrétaire au Trésor, Janet L.
Yellen. Les États-Unis continueront à promouvoir la responsabilisation
des auteurs de violations des droits de l’homme et des acteurs corrompus dans
le monde entier.
Gilles Mory Condé