Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, à l'origine d'une rébellion en juin contre le Kremlin, son adjoint, et huit autres passagers sont morts dans le crash d'un avion privé le 23 août 2023 au nord-ouest de Moscou, selon l'agence russe du transport aérien et un ministère. Un décès annoncé qui pose la question de l’avenir du groupe paramilitaire en Afrique, bien implanté dans plusieurs pays du continent.
L’histoire du groupe paramilitaire russe Wagner est, de
fait, intimement liée à la personnalité d'Evgueni Prigojine, avec la loyauté
qu’il y inspirait et surtout l’hyper structure financière qu’il avait montée,
souligne notre correspondant au Tchad, Carol Valade, co-auteur avec Clément Di
Roma du documentaire « Centrafrique : le soft power russe ».
Mais les réseaux de Wagner sont profondément implantés
aujourd’hui en Afrique. Ses hommes ont une bonne maîtrise du terrain et ils ont
su se rendre indispensables, tant aux gouvernements dont ils représentent en
quelque sorte l’assurance-vie qu’au Kremlin dont ils assurent le rayonnement
sur le continent, à moindres frais.
Wagner, en fait, c’est une marque qui désigne une myriade de
sociétés opérant avec une grande autonomie. Ainsi, ces sociétés qui génèrent
d’importants bénéfices et vont probablement continuer d’opérer, que ce soit
sous l’autorité d’un autre commandant de Wagner ou d’une autre société
militaire privée.
Au Mali, la mort
annoncée de Prigojine a été un choc
En attendant, au Mali, où la société paramilitaire Wagner a
récemment renforcé ses effectifs, la mort de Prigojine a été un choc, d’après
notre correspondant régional, Serge Daniel. D’après les informations de RFI,
dans des localités du sud et du centre du pays, les combattants de Wagner ont
observé une minute de silence.
Mais, comme dans les allées du pouvoir, certains
s’interrogeraient sur leur avenir. En principe, dans l’immédiat, il pourrait ne
pas y avoir de grands bouleversements. Peut-être un changement de nom,
s’interrogent certains.
Selon le département d’État américain, en échange de la
présence de ses hommes sur le terrain, l’État malien verserait à la société
Wagner environ 10 millions d’euros par mois. Tant que ce contrat sera respecté,
il n’y aurait en principe pas de problème.
Au Mali, après la mort annoncée de Prigojine, le Kremlin
pourrait rapidement reprendre les choses en main en présentant, par exemple, un
nouvel interlocuteur au sein de Wagner au gouvernement malien. De leur côté,
les autorités maliennes ont toujours affirmé qu’elles ne travaillaient pas avec
la société paramilitaire mais avec des instructeurs russes.
Radio France Internationale
(RFI)