Le journaliste Ibrahima Sadio Bah a été mis en liberté ce 11 mai 2021. Pour mémoire, il avait été condamné le 4 février 2021 par le Tribunal correctionnel de Dixinn pour diffamation envers le Président de la FEGUIFOOT, à six mois de prison et 500 000 francs guinéens d’amende.
Il semble que le juge avait estimé qu’une diffamation sur une page Facebook n’était pas un délit de presse. Appel a été relevé de cette décision par les conseils d’Ibrahima Sadio Bah.
Des journalistes et des défenseurs de la liberté de la
presse ont fait des pieds et des mains pour obtenir sa mise en liberté, mais en
vain. Ce n’est qu’aujourd’hui, qu’il a pu enfin recouvré sa liberté. Son
dossier doit se trouver actuellement devant la Cour d’appel.
Mais ce qui intrigue dans cet ordre de mise en liberté qui
n’émane pas d’un juge, il faut le noter, c’est qu’il intervient à moment où le
Président de la FEGUIFOOT, qui est l’adversaire du journaliste dans ce dossier,
semble être en disgrâce. À moins qu’il ne s’agisse d’une simple coïncidence
comme dans le cas du retrait des agents qui lui avaient affectés comme gardes.
Peut-être que l’ordre de le libérer existait depuis longtemps et attendait
juste d’être exécuté.
Il semble que la libération de Ibrahima Sadio Bah s’explique
par le souci de rétablir la légalité. Ce qui est une démarche louable. Mais le
même souci devrait prévaloir dans le dossier d’Amadou Djouldé Diallo. Il existe
encore plus de raisons pour mettre celui-ci en liberté puisqu’il est victime
d’une violation intolérable de la loi sur la liberté de la presse.
Malheureusement, il fait face à un adversaire infiniment plus important et qui
ne risque pas de tomber en disgrâce.
Me Mohamed Traoré