C’est en 2010 que la réforme des forces de défense et de sécurité a été lancée pour restaurer la confiance entre les civils et les corps habillés. Ce programme a permis la formation des forces de défense et de sécurité sur le maintien d’ordre mais aussi la mise en place des tribunaux militaires et de nombreuses infrastructures. Mais, le résultat est loin de satisfaire certains acteurs.
Rencontré, Kaly Diallo, responsable de la baïonnette
intelligente, indique que derrière ces acquis se trouvent plusieurs défis à relever: « avec
l’arrivée du Premier ministre, Kassory Fofana, l’installation des PA et tout ce
qu’on a vu lors du vote pour la présidentielle du 18 octobre 2020, l’armée est
revenue dans la revue. La réforme n’a pas atteint les résultats escomptés.
Aujourd’hui, il y a les forces de défense et de sécurité qui n’hésitent pas de
faire un usage disproportionné de la force, d’armes à feu. Vous avez vu l’usage
de balles réelles, tout cela dans une sorte d’impunité garantie ».
Selon cet activiste de défense des Droits humains, les
partenaires du pays avaient mobilisé d’importants moyens pour l’exécution du Programme
d’Appui à la Réforme du Secteur de la Sécurité (PARSS). Mais pour lui, plusieurs facteurs ont empêché
l’atteinte des objectifs. « D’abord, le mode de recrutement, puis que ce
sont des récalcitrants dans les différentes familles qui étaient enrôlés dans l’armée.
Ensuite, il y a la politisation des forces de défense et de sécurité
qui viennent parfois proférer de injures à l’endroit des communautés. Il y avait
un autre problème majeur : si vous prenez la police, il n’y avait pas une
école nationale de la police. »
Avec le lancement de la 2ème phase du PARSS, le
responsable de la baïonnette intelligente propose l’implication de l’appareil
judiciaire et des administrateurs territoriaux pour l’atteinte des objectifs de
projet.
Mamadou Saliou Bah