L’ancienne Première ministre a été déchue de son poste de députée mardi soir, après un vote du bureau de l’Assemblée nationale. Devant la presse hier (jeudi), l’ancienne fidèle du président Macky Sall a directement visé le chef de l’État, qu’elle accuse de vouloir passer en force pour un troisième mandat en 2024.
« Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle », assure
Aminata Touré, après ce qu’elle qualifie de « forfaiture commandée par le
président Macky Sall ».
La coalition au pouvoir a invoqué la Constitution, qui
stipule que « tout député qui quitte son parti est automatiquement déchu de son
mandat ». Mais pour Mimi Touré, c’est une « violation de la loi ».
« Je n'ai jamais écrit de lettre de démission qui annonçait
une démission de l'APR [l'Alliance pour la République, son parti, NDLR] ni de
Benno Bokk Yakaar [sa coalition]. Je n'ai même pas été entendue, ne serait-ce
que par pur formalisme, par une instance, ni de l'APR, ni de Beno Bokk Yakaar,
dont je fus la tête de liste des élections législatives il y a moins de six
mois. »
Aminata Touré annonce des recours juridiques, devant la Cour
constitutionnelle ou encore la Cédéao. Pour elle, la « quête d’un troisième
mandat » du chef de l’État est une « ligne de fracture » dans le pays. Elle
lance un appel à une « plateforme nationale pour la défense de la démocratie »
: « Cette plateforme devrait être ouverte à tous les démocrates qui veulent
faire face à cette tentative d'utiliser la force telle que le prévoit le
président Macky Sall. »
À la question : « allez-vous formellement démissionner du
parti présidentiel ou de la coalition au pouvoir ? », Aminata Touré répond : «
c’est comme si vous demandiez à un travailleur licencié s’il est toujours
membre de l’entreprise », « je suis ancrée dans l’opposition ».
Radio France internationale
(RFI)