Une forte odeur de carambouille semble se dégager du site directionnel de Koloma, dont la mise en valeur a été confiée par le régime déchu à différents partenaires. Avec différents cahiers de charge. Si au départ, le groupement 3GB, s’était vu confier l’aménagement de ce site directionnel, à travers une convention signée le 3 mai 2016, c’est à la surprise générale que la société IMAAG Holding, a été aperçue sur le terrain, en train de se livrer à la production de terrains aménagés sur le site, dans la commune de Ratoma. Des travaux exécutés sur la foi d’une convention signée avec l’État guinéen en avril 2020. Alors que les liens contractuels entre la Guinée et le groupement 3GB étaient toujours en vigueur. Sans aucune notification de dénonciation de la convention liant 3GB à la Guinée. Il revient au gouvernement de transition de remettre cette affaire de télescopage d'intérêts, à l’endroit.
Ayant été saisi par
le triumvirat des 3GB, entendez par là, Guiter SA, Guicopres et BEGEC.
Au commencement, il y a eu cette signature de convention de
partenariat public-privé le 3 mai 2016, entre le groupement des 3GB, constitué
de Guiter Sa, de Guicopres BTP et de BEGEC et l’État guinéen, pour la mise en
valeur du centre directionnel de Koloma.
On va planter le décor…
C’est le 3 mai 2016 que le gouvernement guinéen et le
groupement Guiter- Guicopres BTP BEGEC (3GB) ont conclu les termes de l’avenant
n°01 à la convention de partenariat public-privé pour la mise en Œuvre du
projet d’aménagement du centre directionnel de Koloma et la construction du
siège du ministère de la Ville du 3 juillet 2015. Site qui, il faut le rappeler
a été vidé de ses occupants sous la deuxième république. Mais depuis cette
signature, aucune brique n’a été posée sur le centre directionnel de Koloma.
Jusqu’à l’avènement du Cnrd.
La présence d’un
autre partenaire, dénommé IMAAG, dans le jeu !
Il n’y a pas eu de travaux sur le centre directionnel. Pour
des raisons que nous verrons, au fil de l’enquête. Ce qui a retenu surtout
notre attention, c’est ce courrier recommandé daté du 7 novembre 2021, adressé
au ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’aménagement du territoire, à
travers lequel le Groupement 3GB, composé de Guicopres BTP, Guiter SA et BEGEC,
des sociétés évoluant toutes dans le domaine des bâtiments et travaux publics,
expose la situation du centre directionnel de Koloma à Conakry. Ensuite le 27
novembre, une lettre du groupement 3GB demandant la restitution du site
directionnel de Koloma et le dédommagement a été adressée cette fois au
Président de la Transition.
Du contenu de ces deux
correspondances !
Les responsables du groupement 3GB ont rappelé dans les deux
correspondances la conclusion le 3 juillet 2015, d’une convention de
financement et de réalisation du projet d’aménagement dudit centre directionnel
et la perspective d’y construire le siège du département de la Ville et de
l’aménagement du territoire.
Rappelant que cette convention avait été promulguée par le
Président Alpha Condé, à travers le décret n°0210 du 23 juillet 2015 portant
promulgation de loi n°023/AN du 10 septembre 2015 portant autorisation de
ratification. Par la suite le 3 mai, les parties ont conclu un avenant fixant
la règle d’évaluation des investissements, le délai de délivrance de
l’hypothèque sur les 100 ha couverts par le site, les conditions de
mobilisation, les études techniques préalables, le délai d’indemnisation et de
la libéralisation des emprises.
Comment le 3GB
justifie-t-il tout ce retard accusé dans l’aménagement de ce site ?
Quand il a été invité de démarrer les travaux d’aménagement
du site comme requis par la convention, le 25 novembre 2015, par une lettre du
ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire, Lousény Camara, le
groupement 3GB a noté avoir découvert, au cours de la prospection et la
délimitation de la zone parcellaire, des anomalies au niveau de la situation
foncière de la zone, ce qui a conduit au choix d’un cabinet d’étude technique
pour les études exécutives.
Ensuite, le 12 novembre, le premier président de la Cour
d’Appel de Conakry, Seydou Kéïta a pris l’ordonnance n°540 infirmant
l’ordonnance n°489 du tribunal de première instance de Dixinn du 9 novembre
portant rejet d’une requête aux fins d’ordonner l’arrêt des travaux sur le
centre directionnel de Koloma.
C’est alors que
survient dans le jeu, un deuxième larron, dénommé IMMA Holding. Comment cette
société a-t-elle fait irruption sur le site directionnel de Koloma ?
C’est contre toute attente que le groupement 3GB dit avoir
constaté l’irruption sur le domaine de la société IMAAG Holding qui
entreprendra elle aussi des travaux sur le site directionnel de Koloma. Alors
que les liens contractuels entre la Guinée et le groupement 3GB sont toujours
en vigueur. Sans aucune notification de dénonciation de la convention liant 3GB
à la Guinée.
Ainsi, les responsables du groupement 3GB, à savoir Kerfalla
Camara pour Guicopres, Ansoumane Kaba pour Guiter SA et Lanciné Dabo pour BEGEC
ont imploré le gouvernement pour que force reste à la loi contre ce qu’ils
considèrent comme une occupation illégale par IMAAG.
C’est pourquoi, statuant à nouveau, la Cour d’appel de
Conakry a instruit l’arrêt immédiat de tous les travaux entrepris par toute
personne physique ou morale sur le centre directionnel de Koloma, objet de la
convention de partenariat public privé entre le groupement 3GB et la Guinée.
IMAAG ne peut pas
quand même pas commettre l’imprudence d’engager des travaux sur un site, sans
aucune convention ?
Notre enquête a permis de découvrir qu’en avril 2020, la
Guinée et la société IMAAG Holding, avaient conclu une convention de
partenariat public privé, pour la production de terrains aménagés au centre
directionnel de Koloma, dans la commune de Ratoma. A cette convention-ci,
l’État guinéen avait été engagé par les ministères de la Ville et de
l’aménagement du territoire, des Investissements et des partenariats
publics-privés et de l’Economie et des finances.
Avec en face pour la société IMAAG Holding, M. Kouassi
Joachim Lagui, agissant en sa qualité d’administrateur général.
Des bribes
d’informations sur le contenu de cette convention passée avec IMAAG…
Préalablement à l’établissement de la présente convention de
PPP, les parties avaient signé un mémorandum, le 4 avril 2019, pour définir les
termes et conditions dans lesquels elles acceptent d’exécuter leurs obligations
de production de terrains aménagés du centre directionnel de Koloma sur un
terrain nu de 169 ha. Parmi les engagements de IMAAG, figure le financement et
la réalisation des travaux de voirie et réseaux divers, et l’identification des
zones à céder aux institutionnel et entreprises des secteurs privé et public,
des superficies des zones publiques et les rations par rapport à la superficie
totale. Et l’ouverture d’un compte séquestre de commun accord avec l’État dans
les livres d’une banque privée de la place, sous l’intitulé « IMMAAG Holding et
État de Guinée », dans lesquels seront logées les cotisations des acquéreurs
des parties privées et des institutions publiques.
Dans la pratique,
IMAAG avait les mains complètement libres dans la gestion de ces domaines…
Bien sûr, si l’on s’en tient à ce qui est consigné dans la
convention. IMAAG devrait encaisser, pour son compte, les frais de souscription
ou d’adhésion des acquéreurs (frais non remboursables), déterminer le coût de
l’aménagement de la partie publique et privée, déterminer la répartition des
couts d’aménagement de partie publique d’une part et, privée de l’autre,
appuyer l’État dans la mise à disposition des lots de partie privée et
s’accorder avec lui sur les modalités de la mise à disposition des lots de la
partie publique, encaisser, dans un compte séquestre, les cotisations des
acquéreurs en vue du financement de l’opération.
Il revenait également à la société de former le personnel
local si nécessaire, afin de le permettre d’acquérir l’aptitude professionnelle
et l’expérience nécessaire au bon déroulement de travaux, le tout dans un
strict respect du contenu local.
Des coûts des travaux
d’aménagement sur le site !
La convention d’IMAAG dispose que le coût global des
investissements est de 1,29 milliards d’euros. Dans les frais de dossiers et
frais de contribution à l’aménagement, il a été décidé 10 euros par m2 pour
l’adhésion et le montant de contribution à l’aménagement du site à payer par
les acquéreurs pour les lots de la partie privée est fixé à 800 euros par m2.
D’autres facilités aussi
accordées à cette entreprise…
La société IMAAG a été déclarée éligible aux dispositions
relatives aux incitations fiscales prévues par la loi n°067 du 31decembre 2013,
portant loi des finances 2014 et tout texte législatif et règlementaire plus
favorable entré en vigueur après la date de signature de la présente
convention.
Les parties conviennent que tout différend né de
l’interprétation et/ou de l’exécution de la présente convention sera soumis à
une procédure de règlement à l’amiable. Durant son exécution et sur une durée
d’un an après son exécution, chaque partie s’engage à ne pas divulguer, ni
vendre, pour quelle que raison que ce soit, à toute partie tierce, les
informations confidentielles liées à l’autre partie.
Fin de la première
partie.
A suivre !