C’est au moment où le Mali célèbre en fanfare la reprise par son armée de la ville de Kidal, située dans le septentrion, qui est longtemps demeurée dans le giron des mouvements djihadistes, que les Guinéens sont mis au bain d’une information, de type secret défense, à savoir que notre pays serait devenu dorénavant le terrain de jeu favori de certains terroristes.

Il ne s’agit nullement d’un canular, quand on sait qu’elle vient d’un magistrat haut perché de l’appareil judiciaire, en l’occurrence le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kaloum, M. Mamoudou Magassouba. Qui, comme un pauvre benêt, feint d’ignorer le caractère insidieux de ces fous de Dieu, qui n’ont rien d'enfants de cœur. Allant jusqu’à déclarer je cite : « Chez nous, ils ne sont pas menaçants. Ils viennent s’enrichir dans les mines ».

 Qu’un magistrat de la trempe du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kaloum en vienne à banaliser la présence des terroristes sur le territoire guinéen, n’a rien d’un gag. On devrait plutôt en pleurer. Quand par-dessus le marché, ce magistrat censé être le porte flambeau de la défense du peuple, met en avant le côté mercantile des djihadistes, plutôt que leur nocivité.

Ces gens, nourris à l’idéologie salafiste, réputés pour leur violence inouïe, ne viendraient donc chez nous que pour piller nos mines d’or, sans faire de mal à une mouche. Soit. Le fait simplement de sillonner les régions de la haute guinée et de la guinée forestière, en quête du métal jaune, devrait nous alerter sur le fait que les loups sont déjà dans la bergerie.

Notre pays devenant de facto pour eux, une base arrière, pour se constituer un trésor de guerre, en vue de la mise en musique de leurs velléités, consistant à étendre leurs tentacules jusqu’aux états du golfe de Guinée. « Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages », Monsieur le procureur.

C’est dire que ces réseaux dormants pourraient frapper à tout moment. On a encore en mémoire les attentats perpétrés à Bamako, Ouagadougou, Grand Bassam et au Bénin.

Le gouvernement guinéen devrait plutôt avoir les yeux en face des trous, pour ne pas être désagréablement surpris par ces hôtes sans scrupules. A un moment où ils devraient certainement être d’une sensibilité digne d’un écorché vif. Avec la reprise de Kidal par les FAMAS. Qui sonne comme une défaite cuisante pour le MNLA, Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali et autres.

Au lieu de dérouler le tapis aux terroristes, on devrait s’en méfier comme de la peste. Ignorer cela, c’est comme pratiquer le métier de charmeurs de serpents, en côtoyant la mort au quotidien. C’est le moment de dire basta.

Mamadou Dian Baldé