« Depuis sa première investiture en 2010, le président de la
République de Guinée, Alpha Condé, a dévoilé sa nature de despote »
affirme l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, dans une tribune publiée dans le
journal le Monde. Nous vous proposons la
tribune.
Depuis sa première investiture en
2010, le président de la République de Guinée, Alpha Condé, a dévoilé sa nature
de despote, affirme l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, dans une tribune au «
Monde ».Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 06h00 Temps deLecture 5 min.
Tribune. En décembre 2010, Alpha
Condé est investi président de la République de Guinée, au terme une élection à
rallonge. Cinq mois entre deux tours ! Du jamais-vu ! Mais bon, la Guinée
venait de tenir son premier scrutin digne de ce nom, les apparences étaient
sauves. Les chantres de la démagogie et les gourous des cabinets de
communication pouvaient y aller de leurs fanfares et de leurs superlatifs : «
opposant historique », « premier président démocratiquement élu », « le Mandela
de la Guinée », etc.
Blasés de tout, les Guinéens n’y
trouvèrent pas à redire. « Une élection pure, c’est du domaine de l’utopie, se
dirent-ils, surtout sous les doux cieux d’Afrique. Alpha a sûrement triché mais
il a un avantage sur ses concurrents : il n’a collaboré avec aucun de ses
prédécesseurs, ni avec Sékou Touré ni avec Lansana Conté. Il se pourrait bien
qu’il nous offre un nouveau départ. »
Dans la tête du citoyen lambda,
ce nouveau départ signifiait deux choses : restaurer les droits de l’homme
gravement endommagés par ses prédécesseurs et, surtout, améliorer les
conditions de vie des Guinéens qui crèvent de faim alors que, sur le planaussi bien
agricole que minier, leur pays est l’un des mieux dotés de la planète.
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On pensait naïvement qu’il s’y serait sérieusement attelé pour tourner la page de son élection contestée. On pensait naïvement qu’il aurait opéré une rupture avec le passé et sorti le pays du cycle maudit de la haine, de la misère et de la répression. C’était bien mal le connaître !