Georges Marchais fut le 1er Secrétaire
du Parti communiste français. En réplique à Alain Duhamel et Elkabbach en 1974,
dans une interview, lança : « Vous
avez vos questions, j’ai mes réponses ». C’est exactement ce à quoi nous
sert depuis l’entame du procès le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, aka
Toumba.
Ce
procès n’est pas inintéressant d’un point de vue rhétorique. C’est même
redondant de le mentionner car le corps magistral use autant de la force des
mots que de celle de l’argumentation. Alors à quel point de vue, le commandant
Toumba use-t-il de figures rhétoriques
pour se défendre ? Quelques
marqueurs ont émaillés les premières sorties de l’accusé.
Entre
autres, c’est la schématisation même dont il assure à son raisonnement. Cela se
rapporte par exemple à la contextualisation, à l’historicisation comme le rappel
des conditions de prise du pouvoir. Le commandant Toumba fait dans un second
temps dans la légitimation intellectuelle (référence à ses formations
académiques et professionnelles comme dans l’armée ou en médecine). Ce procédé
n’est pas du tout fortuit car il permet d’asseoir la conviction de votre
interlocuteur quant à votre légitimité à parler du sujet en débat.
Un troisième élément constituant le point
d’orgue de sa démonstration. C’est la mobilisation qu’il fait de la théorie des
rôles. Il persuade par son rôle de premier plan dans la conquête du pouvoir (la
théorie du rôle). Comme pour dire qu’il est un connaisseur et sait de quoi il
parle. Extrêmement important dans le travail de la réputation et de la
persuasion. Dans sa description il présente le pouvoir du capitaine Moussa
Dadis Camara tel marqué par une polyarchie. Ce qui dénote d’un caractère épars
et renvoie à plusieurs niveaux décisionnels les plus juxtaposés. Il schématise
si bien sa prise de parole qu’il force à le suivre comme dans un scénario. Justement,
c’est la scénarisation consiste à captiver. Attestent les mentions sur les
réseaux sociaux et dans la presse. Il use superbement d’un modèle de
raisonnement à trois niveaux. Cela s’appelle du syllogisme. Il fait dans la
réactance au point qu’on sait déjà la chute. « Les diables et les anges sont
parmi nous », « les références coraniques » sont la partie mise en scène. Toumba
mobilise tout pour convaincre le juge. Il l’a déjà convaincu comme quand il le
persuade de la corrélation des faits du 28 Septembre et ce qui s’est passé au
camp Koundara. Cela s’appelle aussi de « l’objectivation ». Mais comme pour
répondre les propos d’un figurant dans la série politique « house of
Cards » ; l’opinion publique n’est pas diplômée en droit. Comme pour
dire que seules les décisions de la justice en valent.
Kabinet Fofana