L’histoire de notre pays a été jalonnée par des moments de joie et de tristesse. Le massacre du 28 septembre est l’un des moments les plus douloureux de l’histoire de notre pays. Des individus armés ont fait irruption dans un stade où se tenait le Meeting des forces vives de la Nation pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel après le coup D’Etat militaire perpétré en 2008 par le CNDD, suite au décès de l‘ex Président le Général Lansana Conté. Ces militaires aux identités à peine reconnaissables se sont livrés à toutes sortes de violences, et de viol en tirant à bout portant sur une foule compacte de militants, sympathisants, et citoyens de Guinée.
Aucune âme présente ce jour ne peut décrire parfaitement les
scènes inouïes d'horreurs de répressions sanglantes de cette manifestation.
Après pratiquement 13 ans Denis de justice, le procès
s’ouvre enfin, pour situer les responsabilités et fixer chacun sur son sort.
Il convient de souligner que ce procès du 28 septembre reste
un véritable enjeu et une sorte de défi pour la justice Guinéenne, il est
nécessaire que les uns et les autres se mettent au-dessus de la mêlée et de
laisser la place au droit et rien que le droit dans cette affaire. Car cela y
va de sa crédibilité mais aussi de l’équilibre du vivre ensemble, de lutte
contre l'impunité et de l’unité nationale de notre pays.
Alors revenant, sur ce procès cela est inscrit sous l’ombre
d’aucun doute que ceux qui avaient ouvert le feu au stade sur le peuple de
Guinée, ont d’une certaine manière reçu l’ordre venant de quelque part. C’est
pourquoi pour permettre d’y voir clair dans ce procès trois questions me
paraissent fondamentales et essentielles à élucider : Qui a donné l’ordre ? À
qui l’ordre a été donné ? Et qui sont ceux qui ont exécuté l’ordre ?
En répondant à ces trois questions plus ou moins pertinentes
on pourrait parvenir à situer les responsabilités de ces « crimes contre
l’humanité. »
Tous ceux qui se ont rendus coupables de quoi que ça soit
pendant le massacre du 28 septembre 2009, qu’ils répondent de leurs actes et
qu’ils payent à la hauteur de leur forfaiture, car chaque individu est
responsable des actes qu’il pose et doit en être suffisamment conscient et prêt
à les assumer et subir les conséquences qui en découlent. La véritable nation à
laquelle nous aspirons passera par la capacité qu’aura notre justice à élucider
les pages et évènements sombres de l’histoire de notre pays.
Ce procès nous enseigne plusieurs choses parmi lesquelles :
l’humilité, la responsabilité, le patriotisme, l’honnêteté, le caractère
éphémère de tout pouvoir détenu par les humains.
Comme le dirait l’autre : Tout finit, par finir et sachant
que tout finira par finir, alors à quoi bon de s'enorgueillir d’un pouvoir dont
le fondement est éphémère, quand Dieu vous hisse plus haut pensez aux autres
qui pouvaient être là où vous êtes et non croire que vous êtes le meilleur
parmi tout le monde.
L’une des particularités de ce procès est que : Il se tient
sous le MAGISTÈRE d’un régime militaire arrivé au pouvoir par un Putsch. Donc
c’est au cours d’une transition militaire seront jugés des actes qu’ils ont
commis pendant qu’ils étaient au pouvoir. INÉDIT.
Alors le message pourrait en être ceci, ça ne tient qu’à un
fil, comme pour dire on peut avoir le pouvoir si l’on est prédestiné, mais sa
gestion nécessite une expertise et une expérience. Ainsi pour éviter d’être
pris en otage par des courtisans voire des larbins et profiteurs qui vous
feront croire qu’ils gèrent les choses en votre faveur. ATTENTION ! leurs
agissements pourraient vous nuire dans un futur proche.
Pour finir, notre pays a longtemps été victime de la
violence d’Etat des individus ont arboré des symboles de L’Etat et de la
puissance publique, pour faire du mal à des paisibles et innocents citoyens.
Espérons que ce procès qui se tienne en ce moment puisse nous permettre pour
une fois de faire toute la lumière sur ce passé douloureux ; que les coupables
soient punis à la hauteur de leurs actes commis.
Saïkou Diallo
Citoyen Guinéen