Comme à l’accoutumée depuis 1995, Transparency International (TI), Organisation Non Gouvernementale (ONG) de lutte contre la corruption de réputation mondiale, a publié ce 25 janvier 2022, son Indice annuel de Perception de la Corruption (IPC) 2021. Cet indice est un indicateur composite de la perception qu’ont des milieux d’affaires et d’experts nationaux du niveau de corruption dans le secteur public de différents pays du monde.
Le rapport de l’IPC 2021 évalué
en lien avec le respect des droits de l’homme ressort que « … la complaisance
dans la lutte contre la corruption exacerbe les atteintes aux droits de l’homme
et sape la démocratie ».
Avec une note de 88/100 (0 = très
corrompu et 100 = très intègre), les trois premiers pays les moins corrompus du
monde sont le Danemark, la Finlande et la Nouvelle Zélande.
Les trois premiers pays africains
les moins corrompus sont les Seychelles (70/100, 23ème/180 pays du monde), le
Cap Vert (58/100 points, 39ème/180 pays dans le monde), le Botswana (55/100
points, 45ème/180 pays dans le monde). Le Sud Soudan est le plus corrompu
(11/100 points, 180ème/180 pays du monde).
Avec une note de 25/100, la
Guinée occupe le rang de 150ème/180 dans le monde et 35ème /54 en Afrique. En
2020, avec une note de 28/100, elle était 137ème /179 dans le monde et 32ème/54
en Afrique. Par rapport à 2020, la Guinée perd : 3 points en note, 13 places
dans le classement mondial et 3 places en Afrique. L’AGT prend acte avec
intérêt la volonté politique des autorités de la transition de faire de la
Guinée un pays de tolérance zéro contre la corruption avec importantes
premières mesures la création de la Cour de Répression des Infractions Economiques
et Financières (CRIEF), la transmission à la justice des dossiers de corruption
et la sanction administrative de présumés auteurs de délits et infractions
assimilés à la corruption.
Dans cet élan et cette espérance
de combat par la triptyque prévention, détection et répression du fléau de la
corruption, l’AGT :
Invite le gouvernement à publier
les audits réalisés, diligenter conséquemment la procédure judiciaire et
garantir l’accès à l’information publique ;
Sollicite du gouvernement le
contrôle, l’inspection de l’administration publique de façon règlementaire,
régulière et la dotation des institutions/organes de lutte contre la corruption
en moyens humains, techniques et financiers ;
Appelle le Secrétaire Général du
Gouvernement ou toute autorité mandatée à cet effet à renforcer la réalisation
des passations de service assorties de procès-verbaux dûment signés ;
Lance un appel aux organisations
de la société civile pour jouer pleinement le rôle d’alerte, de veille,
d’interpellation, d’exigence de redevabilité et de contrôle citoyen de l’action
publique ;
Réaffirme la place, le rôle,
l’importance de la qualification et du soutien au journalisme d’investigation
comme bouclier de la corruption ;
Compte sur le soutien des
partenaires techniques et financiers à tous les acteurs engagés dans la lutte
contre la corruption pour la promotion de la bonne gouvernance.
Combattons la corruption car, ne
rien faire, c’est laisser faire
Mamadou Taran DIALLO
Ancien Ministre de la Citoyenneté
et de l’Unité Nationale