Deux semaines après son discours dénonçant l'arrivée de « hordes de
migrants » subsahariens clandestins en Tunisie, le président Kaïs Saïed a reçu
mercredi 8 mars Umaro Sissoco Embaló, le chef d'État bissau-guinéen et
président de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Cette rencontre au Palais de Carthage avait pour objectif de revenir sur ces
propos qualifiés de « raciste et haineux » par plusieurs ONG, l’opportunité
d’une séance de clarifications entre les deux dirigeants
Le chef d'État tunisien Kaïs
Saïed a d'abord démenti tout propos raciste. Selon lui, son discours avait pour
seul objectif de faire appliquer la loi concernant les étrangers en situation
irrégulière dans le pays :
Je suis contre la traite des
êtres humains, des Africains particulièrement, soit en Tunisie, soit ailleurs.
Mais cette situation ne peut pas être interprétée par les langues malveillantes
de racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent !
Le président Kaïs Saïed refute les
accusations de racisme lors d'une rencontre avec le président Umaro Sissoco
Embalo à Tunis
Kaïs Saïed a reçu le soutien
d'Umaro Sissoco Embaló. Le président en exercice de la Cédéao a justifié sa
venue à Tunis par la présence de nombreux ressortissants d'Afrique de l'Ouest
dans le pays. Et pour lui, les propos de son homologue ont été mal interprétés
:
Je pense que même les Tunisiens
vont comprendre que ses propos qui ont été détournés, ce n'est pas l'esprit, ce
n'est pas la logique. Je ne pourrai pas croire que vous, président tunisien,
pays de Bourguiba, peut être xénophobe ou raciste. Vous-mêmes vous êtes
Africain...
Le président bissau-guinéen
ajoute enfin qu'il expliquera à ses pairs ouest-africains qu'il s'agit là «
d'incompréhensions » : cela alors que la Guinée, la Côte d'Ivoire ou encore le
Mali rapatrient des centaines de leurs ressortissants, exposés depuis deux
semaines à une vague de violences en Tunisie.