Voyage médical : Des interrogations sur les pas de Chérif Bah et Ousmane Gaoual

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  • 24 août 2021 17:13

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En s’envolant pour l’étranger, la semaine dernière, Chérif Bah et Ousmane Gaoual Diallo, jusque-là semi-libres, sont-ils désormais complètement libres ? Du moins, tant qu’ils resteront loin de la Guinée. C’est à se demander aussi si leur séjour médical peut déjà être considéré comme une autorisation d’exil qui ne dit pas son nom. Leur absence pourrait-elle durer jusqu’à la fin de leur procès ? Notre éditorialiste n’en finit pas de s’interroger.

Les sieurs Chérif Bah et Ousmane Gaoual Diallo, peuvent enfin avoir le sentiment réel d’être libres, hors de portée des prisons guinéennes et des contraintes liées à leur liberté surveillée. Et donc, loin du risque de voir leur semi-liberté révoquée par le Directeur national de l’administration pénitentiaire. Ce fameux fonctionnaire du ministère de la justice, qui s’est pris, la semaine dernière, en pleine figure, la colère du Barreau de Guinée, qui a fini par sortir du bois, en dénonçant le droit dont ce directeur s’est arrosé, en prenant coup sur coup les décisions d’accorder et de révoquer la semi-liberté de détenus politiques, respectivement le 14 juillet et le 10 août derniers.

En prenant définitivement leurs avions, la semaine dernière, Chérif Bah et Ousmane Gaoual Diallo, s’extraient donc des griffes et de la menace du cachot. Abdoulaye Bah, l’ex-président de la délégation spéciale de Kindia, lui, s’en est retourné à la maison centrale depuis le 10 août dernier pour non-respect de son régime.

Sur les quatre bénéficiaires de la semi-liberté du 19 juillet, deux ont donc pris les airs, pour aller se faire soigner à l’étranger. Puisque, c’est ce motif sanitaire qui a été avancé par le Directeur national de l’administration pénitentiaire. A ce jour, le seul semi-libre resté au pays, Cellou Baldé, laissait néanmoins entendre qu’il était également intéressé à pouvoir aller suivre des soins à l’étranger. Autant d’ailleurs s’interroger sur le cas de l’ex-député uninominal de Labé, qui a juste pu sortir de Conakry, pour aller partager avec les siens le deuil de la disparition de son père, alors qu’il était en détention.

Placé également en semi-liberté pour des raisons médicales, alors pourquoi Cellou Baldé n’a-t-il pas bénéficié de l’autorisation d’aller subir un lifting sanitaire ? L’administration pénitentiaire jugerait-elle les cas Chérif Bah et Ousmane Gaoual plus urgents ? Ou encore, la stratégie des autorités de la Maison centrale de Conakry consisterait-t-elle à ne pas laisser tous les trois quitter à la fois le pays ? Et ce, le temps de s’assurer que les deux premiers reviennent au pays avant de laisser éventuellement Cellou Baldé prendre, à son tour, l’avion pour un check-up médical ?

Justement, ces dernières questions recentrent la réflexion sur la suite du dossier général des détenus politiques. Plusieurs observateurs les assimilant à des victimes de la répression autour du 3ème mandat, certaines mauvaises langues jurent que leur dossier est plus proche d’un classement sans suite que d’un procès.

Certains sceptiques poussent ainsi l’imagination jusqu’à penser que l’autorisation à voyager accordée à Chérif Bah et Ousmane Gaoual, est une sorte de blanc-seing qui leur est ainsi accordé de s’exiler.

Conséquence, les deux pourraient être épargnés de la rudesse carcérale et des contraintes liées à leur régime de semi-liberté, jusqu’à la tenue d’un procès. Ainsi, leur sort pourrait être décidé en leur absence.

Ce qui donne lieu à toutes les spéculations sur la contrepartie que le pouvoir attendrait de ces deux responsables de l’UFDG. Un parti dont le leader Cellou Dalein Diallo jure que le président Alpha Condé serait en train de mûrir un scénario visant à faire imploser son parti de l’intérieur.

Comme pour dire que la question des détenus politiques alimentera encore le brasier des rumeurs et des fantasmes.

Talibé Barry

 

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