Coopération militaire sous le CNRD : la Guinée pas exempte de l’influence par la sécurité

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  • 12 octobre 2022 08:47

  • Politique

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La rumeur d’une intensification de la coopération militaire entre la Guinée et la France au sujet de l’implantation d’une base militaire aux frontières guinéennes avec le Mali, avait, il y a quelques mois derrière, emballé presse et toile. Cette nouvelle intervient au moment où le ministre des armées participait à un colloque en France sur les armées. Ce qui laissait croire qu’il en a sûrement été question de base militaire en marge de ces échanges.

Nombre de positions alors rejetaient l’idée de s’arroser les services de l’armée du colon pour assurer l’intégrité territoriale et sécuritaire de la Guinée ; parce que cette éventualité, perçue comme une forme d’asservissement, alors qu’une croyance reste partagée en Guinée qui soit que jamais la Guinée, contrairement aux autres pays de la sous-région notamment le Mali ou la Côte d’Ivoire, n’avait accepté une base militaire étrangère.

Si on peut critiquer une telle aventure encore que le ministre de la défense avait non seulement démenti cette éventualité, il avait également soutenu que jamais notre pays ne se serait permis une telle politique, il est quand même à relever que le contexte sécuritaire qui prévalait il y a cinquante ans n’est plus le même. Des pays alors réputés stables au système de défense moins défaillant, se sont révélés depuis quelques années, incapables de juguler la crise terroriste.

On n’est plus au printemps des simples rebellions. Nos pays sont soumis à rude épreuve du djihadisme violent, engendrant famine, déplacés et récemment des coups de force au nom justement de la restauration de la sécurité dans des pays en proie au problème djihadiste. Le paradigme ayant changé, il est à questionner aujourd’hui ce souverainisme qui consiste à penser que nos pays sont capables tout seuls, de parer à l’insécurité et à la menace terroriste alors que la dynamique d’une intégration régionale ou sous régionale de lutter contre le terrorisme est la piste la mieux conseillée.

Comment ne pas repenser l’ordre politique de nos pays en matière de coopération militaire quand le Sahel et d’autre pays de la sous-région ouest-africaine sont sous l’emprise de luttes d’influence par la sécurité. D’un côté la Russie à travers des cellules militaires privées comme Wagner aidée par la Patriote, la cellule de désinformation russe sur Barkhane ; et de l’autre la France qui cherche désespérément à sauvegarder son pré-carré dans un contexte où son leadership est de plus en plus remis en cause par de nouveaux dirigeants arrivés par les armes au pouvoir et de surcroit réfractaires aux discours qui promeuvent la démocratie, entremêlant souverainisme ringard aux saveurs despotiques et manipulation par le viol des foules. On doit y penser !

Kabinet FOFANA

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