Pour une première, c’en est bien une dans l’histoire du football
mondial! Trois femmes seront appelées à mettre les hommes au pas dans un jeu
qui n’était que l’apanage du sexe dit fort. Et c’est une fierté pour cette
experte des premières, la Rwandaise Salima Mukansanga, de représenter le
continent noir au sein du trio féminin qui prendra les commandes des rencontres
de la compétition de foot au sommet que le Qatar abritera du 21 novembre au 18
décembre. Loin d’être à son premier coup de sifflet, elle a obtenu son
certificat d’arbitrage à l’âge de 20 ans, alors que ses camarades se faisaient
plutôt siffler dans la rue par des soupirants en quête du grand amour, elle est
devenue une habituée des grands rendez-vous du ballon rond à l’international.
Et son grand amour à elle, Salima le vivra non pas avec un seul homme, mais
avec plusieurs par le biais de son sifflet strident qui a résonné d’abord lors
des matchs de deuxième division rwandaise de football aussi, bien féminins que
masculins. Le sifflet, celle qui ne rêve que de devenir une étoile du berger
pour de nombreuses autres jeunes femmes africaines, ne se limitera pas aux
confins du magnifique pays des Mille collines.
Très rapidement, après la
première de 2018, où elle s’imposa comme la seule «homme en noir» africaine du
mondial féminin des moins de 17 en Uruguay, le sifflet en jupon a aligné une
autre première à la dernière Coupe d’Afrique des nations au Cameroun en
janvier. Ainsi, plus qu’un simple clin d’œil fait à une Africaine pour
magnifier l’effet de mode «genre», la première de Salima Mukansanga au Qatar,
n’est que la consécration des séances d’entrainement contraignantes et de la
rigueur qui constitue son arme décisive quand elle se retrouve dans une forêt
de jambes poilues qui ne se font aucun cadeau pendant les 90 minutes, parfois
plus, de matchs souvent à enjeux multiples. Surtout que sur un terrain de
football où seule la victoire compte pour les 22 acteurs, il n’y a pas de place
pour la galanterie auprès d’une femme toute arbitre qu’elle est. Que le juge
soit une femme en noir au lieu d’être un homme, les règles du jeu sont les
mêmes et la passion des supporters et dirigeants dans les tribunes ne diminue
pas d’une once!
Au même titre que le Sénégal, le
Cameroun, le Maroc, la Tunisie et le Ghana, les cinq nations africaines
qualifiées pour Qatar 2022, Salima Mukansanga défendra le drapeau de tout le
continent noir et chacun de ses coups de sifflets, comme ceux de ses cinq autres
confrères africains, devraient faire honneur à une Afrique où le football garde
sa magie, malgré tous les soucis de pauvreté endémique, de maladie, de guerre,
de terrorisme, etc. Le charme de l’Afrique sera donc au Qatar, dans le sifflet
de Salima Mukansanga.
W S