Éditorial : Aveu d’échec d’un Premier ministre dans le doute

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  • 12 mai 2021 10:41

  • Politique

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Dans un entretien accordé récemment au magazine panafricain Jeune Afrique, le Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana a reconnu la persistance de la corruption dans notre pays. Un aveu d’échec de ce chef du gouvernement de plus en plus dans le doute sur son avenir dans le couple exécutif.

Depuis sa réélection au forceps, le président Alpha Condé fait de la lutte contre la corruption l’un des défis prioritaires de son sextennat. Preuve que les dix ans de sa gouvernance au fil de l’eau, n’ont pas permis de moraliser l’administration publique. Ce ne fut d’ailleurs pas une préoccupation pour le locataire du palais Sékhoutouréah, qui semblait avoir la tête ailleurs. Car cette histoire de troisième mandat fut murement pensée. Il ne fallait donc pas s’aliéner une clientèle politique intéressée.

Et Alpha Condé qui maîtrise l’art du compromis, a toujours la main gagnante quand il s’agit de  retourner un adversaire. Quitte à lui faire un pont d’or.

Dans un tel schéma clientéliste, le Premier ministre Kassory Fofana ne pouvait avoir de marge de manœuvre pour nettoyer les écuries d’Augias. Il avait d’ailleurs reconnu publiquement n’avoir pas les coudées franches pour engager une opération « main propre », contre les déprédateurs des deniers publics.

Pour sauver sa tête dans un couple qui n’a rien d’une dyarchie, il fallait faire profil bas, et laisser faire.

Dr Kassory vient de nouveau de reconnaître l’échec enregistré dans la lutte contre la corruption, qui demeure le talon d’Achille de son gouvernement.

Cet aveu vient  confirmer si besoin en était que la Guinée est mal gérée. Et que l’on n’est pas sorti de l’auberge, puisque ce sont les mêmes cadres qui tiennent les manettes. Ne dit-on pas que les vieilles habitudes ont la vie dure.

Quant à l’avenir de Kassory au poste de Premier ministre, il se veut prudent en l’évoquant et préfère jouer sur le velours.

Et à propos, il dit être ‘’convenu avec le Président d’en discuter d’ici à deux ans.’’ Tout en relevant que ‘’d’un point de vue personnel, après cinq années dans une fonction, quelle qu’elle soit, il faut savoir partir.’’

Une manière sans doute pour lui de préparer son atterrissage, sans grand dommage, dans un système où la Primature est en train d’être réduite à sa plus petite expression, en matière de prérogatives.

Mamadou Dian Baldé    

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