Faute d’assentiment sur la gestion de la transition, avec en point
d’orgue l’adoption récente du chronogramme de 36 mois par le CNT, la junte et
ses opposants des forces vives continuent de se crêper le chignon. Pour éviter
que la situation ne s’enlise, certains observateurs ne verraient pas de mal, à
un recours aux bons offices de la Cédéao, afin de parvenir à un modus vivendi
entre les camps antagonistes. Cette médiation de l’organisation régionale
écartée dès le départ par le CNRD, ne serait pourtant qu’un moindre mal,
comparée aux hécatombes auxquelles les manifestations de rue ont toujours donné
lieu dans la cité.
Au refus des indignés des forces
vives de rentrer dans le rang, le CNRD menace de recourir au bâton. D’où cette
mesure d’interdiction des actions de désobéissance civile, dont les
manifestations de rue, prise par la junte, en vue de tuer dans l’œuf toute
velléité de la part des frondeurs.
Une décision ressentie comme une
douche froide par les forces vives qui, à son de trompe, se sont aussitôt récriées,
pour se répandre en imprécations contre le CNRD. L’organe exécutif de la
transition, caricaturé en roi Ubu. Dans les rangs des frondeurs, on assiste à
une ambiance de veillée d’armes. Avant le déclenchement des hostilités. C’est
dans cette perspective que le G58 convie ses membres à une réunion de crise ce
mercredi.
Rencontre à l’issue de laquelle
de grandes décisions sont attendues, dont celles relatives à la publication
d’un calendrier des manifestations de rue.
Vu que Cellou Dalein Diallo et
ses lieutenants sont à cran, face à une junte qu’ils accusent de vouloir
secouer le cocotier du landerneau politique. Sans oublier le spectre de la
Crief et du patrimoine bâti public, dont le nombre de victimes ne se comptent
plus dans les rangs des politiques. Qui ont le malheur d’être quasiment tous
issus de l’oligarchie. D’où leur empressement de vouloir bousculer la junte,
afin qu’elle puisse débarrasser très vite le plancher.
Ce que le colonel Mamadi
Doumbouya n’entend pas de cette oreille. Lui, qui voudrait laver plus blanc,
avant de passer le témoin à un successeur élu dans des conditions
transparentes.
Ce qui tranche nettement avec une
transition faite entre la poire et le fromage. Pour ne pas dire bâcler.
Qui mieux donc que la Cédéao pour
briser ce mur de glace entre la junte et les frondeurs. D’où la nécessité de
recourir aux missi dominici de l’institution régionale, dont une mission est
attendue incessamment dans notre capitale.
Mamadou Dian Baldé