Le président américain a reproché ce mardi 27 juillet à la Russie de chercher à perturber les élections américaines de mi-mandat prévues en 2022 en répandant la « désinformation ». Une déclaration qui précède la rencontre ce mercredi 28 juillet entre les numéros deux de la diplomatie russe et américaine, plus d’un mois après le sommet de Genève entre Joe Biden et Vladimir Poutine.
« Regardez ce que la Russie fait déjà avec les élections de
2022 et la désinformation. C'est une violation pure et simple de notre
souveraineté ! » Joe Biden n'a pas mâché ses mots lors d'un déplacement au
Bureau de la direction du renseignement national, près de Washington, faisant
référence à des informations qu'il reçoit à ce sujet lors d'un briefing
quotidien.
À l'automne 2022 doivent se tenir aux États-Unis les
élections dites de mi-mandat, au cours desquelles tous les sièges de la Chambre
des représentants et un tiers des sièges du Sénat sont renouvelés.
Le président américain s'en est aussi pris à son homologue
russe Vladimir Poutine : le président russe « a un vrai problème, il est à la
tête d'une économie qui a des armes nucléaires et des puits de pétrole et rien
d'autre. Cela le rend encore plus dangereux selon moi. »
Prochaine guerre à
cause d'une cyberattaque
Joe Biden a aussi exprimé sa préoccupation face à
l'intensification des cyberattaques, y compris via des « rançongiciels », qui
consistent à s'introduire dans les réseaux d'une entité pour crypter ses
données, puis à réclamer une rançon, le plus souvent en bitcoins, en échange de
la clé de déchiffrement.
« Si nous nous retrouvons en guerre, dans une véritable
guerre armée, avec une autre grande puissance, ce sera à cause d'une
cyberattaque », a assuré le locataire de la Maison Blanche.
Washington a récemment attribué à Pékin le piratage massif
mené en mars contre les services de messagerie Exchange du groupe Microsoft.
Par ailleurs, la Maison Blanche a sommé à plusieurs reprises la Russie d'agir
contre les attaques au « rançongiciel » menées depuis son sol.
« À quel point nos
collègues américains sont sérieux »
Les déclarations du président américain sont intervenues la
veille d'une rencontre entre deux des principaux diplomates américains et
russes : Wendy Sherman, la vice-secrétaire du département d'État, et Sergueï
Riabkov, vice-ministre des Affaires étrangères. Les consultations, qui se
tiendront à huis clos au lac Léman ce mercredi. C'est le premier résultat
concret de la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine il y a plus d’un mois
à Genève.
Côté russe, le vice-ministre entend tester ses partenaires
américains. « Nous devrions comprendre » à l'issue de la rencontre, « à quel
point nos collègues américains sont sérieux dans leur volonté d'établir un
dialogue ciblé et énergique sur la stabilité stratégique », a ainsi affirmé
Sergueï Riabkov.
Contrôle des
armements
Le Kremlin n’affiche pas d’optimisme démesuré. « C'est un
processus très compliqué. Il serait donc prématuré de parler d'espoirs, pour
l'instant. L'essentiel est que les contacts se poursuivent », souligne Dmitri
Peskov. Le porte-parole de Vladimir Poutine, évoque des contacts concernant les
questions de stabilité stratégique et de cybersécurité. Sur cette dernière
question, les États-Unis ont menacé Moscou de prendre des mesures si la Russie
ne mettait pas fin à la vague de cyberattaques qui, selon eux, proviennent en
grande partie de son territoire.
Les deux parties cherchent toutefois à réduire les points de
frictions, en particulier sur les questions de désarmement et de réduction du
risque. De retour de Chine, Wendy Sherman sera accompagnée par la
sous-secrétaire d’État pour le contrôle des armements, Bonnie Jenkins,
récemment confirmée à ce poste par le Sénat.
Source : RFI