En réaction à l’arrestation et la détention de l’un des responsables du
Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), Samira Daoud,
Directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest
et Centrale déclare :
« Mamadou Billo Bah, responsable
de la mobilisation du FNDC, a été placé sous mandat de dépôt le 24 janvier et
poursuivi notamment pour « participation délictueuse à un attroupement,
complicité de destruction d’édifices publics et privés, coups et blessures
volontaires, incendie volontaire, pillage » simplement pour s’être mobilisé
pour le retour à l’ordre constitutionnel. Les mêmes accusations ont été portées
contre Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, également membres du
FNDC, en détention préventive depuis le 1er août 2022.
« Selon l’un de ses avocats, les
forces de sécurité ont utilisé la force d’une manière excessive pour procéder à
l’arrestation de Mamadou Billo Bah nécessitant un suivi dans un centre
hospitalier, comme attesté par un certificat médical. Il a cependant été placé
sous mandat de dépôt à la maison centrale de Coronthie (Conakry) ce lundi 24
janvier.
« L’arrestation et la détention
arbitraire de Mamadou Billo Bah constituent une violation des droits à la
liberté d’expression et de réunion pacifique. Amnesty International demande sa
libération immédiate ainsi que celle des autres membres du FNDC détenus pour
les mêmes faits depuis bientôt six mois.
Samira Daoud, Directrice du
bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale
« Les autorités guinéennes
doivent également mettre un terme aux restrictions disproportionnées aux droits
à la liberté d’expression et de réunion pacifique et respecter le droit des
Guinéens à exprimer librement leurs opinions, droits consacrés par le droit
international et la charte de la transition. »
Complément d’informations
À la suite des manifestations de
juillet 2022 conduites par le FNDC pour dénoncer « la gestion unilatérale de la
transition », plusieurs de ses leaders ont été arrêtés et emprisonnés. Les
autorités ont ensuite dissous ladite organisation, l’accusant de s’être «
toujours illustrée par la voie de la violence sur les personnes, la dégradation
et la destruction des biens publics et privés, des actes d’incitations à la
haine ».
Depuis le 13 mai 2022, le Comité
national du rassemblement pour le développement (CNRD) a interdit « toutes
manifestations sur la voie publique de nature à compromettre la quiétude
sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme,
(…) pour l’instant jusqu’aux périodes de campagnes électorales ».
Le Haut-Commissariat aux droits
de l’Homme des Nations Unies et la Commission africaine des droits de l’Homme
et des peuples ont dénoncé ces mesures contraires aux libertés d’expression et
de réunion pacifique.
Site d’Amnesty international