Il était prévu qu’il atterrisse dimanche 18 juin à Conakry, le médiateur de la Cédéao a dû reporter sa mission dans le pays. Thomas Boni Yayi devait avoir des consultations avec les autorités de la transition, mais aussi d’autres acteurs impliqués dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Le ministère des Affaires étrangères évoque « des raisons de calendrier des plus hautes autorités guinéennes ».
L’ancien président béninois est « un peu déçu », confie-t-on
dans son entourage. « Il voudrait aller vite. » Thomas Boni Yayi, le médiateur
de la Cédéao, devait se rendre en Guinée pour discuter de la mise en place du comité
d’évaluation et de suivi du chronogramme.
Pour Mohamed Cissé, porte-parole du Parti de l’Espoir pour
le développement national (PEDN), soutien affiché de la junte, il ne faut pas «
se précipiter ». « Ce n’est pas la première fois qu’une visite du médiateur est
reportée, argumente-t-il. Attendons de voir, dans les prochaines heures, si une
nouvelle date sera donnée et de connaître les raisons du report. »
Chez l’UFDG, parti membre des Forces vives, le secrétaire
général Aliou Condé se dit « inquiet ». Ce report est une mauvaise nouvelle, «
parce que ça reporte le travail qui devait être fait depuis longtemps ! » « Le
premier quart [de la transition] s’est passé sans contact, sans évaluation »,
dénonce-t-il.
Cela fait six mois que le médiateur de la Cédéao n’est pas
venu en Guinée, où le climat politique est aujourd’hui très tendu. Les Forces
vives, alliance hétéroclites de partis politiques et d’organisations de la
société civile, pourraient reprendre leurs manifestations après la tabaski, au
mois de juillet. Elles rejettent la conduite de la transition par la
junte.
Radio France Internationale
(RFI)